Bacs à ordures remplis à ras bord, foin éparpillé, peaux de mouton jetées dans les poubelles ou à même le sol… Voilà le décor qui s’offre aux yeux des passants à travers la wilaya de Bouira.
En effet, à des exceptions près, la quasi-totalité des centres urbains croulaient sous les immondices, le jour de l’Aïd. à El-Esnam, par exemple, une localité située à 10 km à l’est du chef-lieu de wilaya, les quartiers résidentiels étaient jonchés d’ordures ménagères et de foin. On pouvait même y voir les traces laissées par l’immolation des moutons.
«Les ordures débordent des bacs, qui sont pleins à craquer. Beaucoup de ces déchets sont posés à même le sol et souvent éparpillés aux quatre coins de la cité. Un décor hideux s’offre au regard pas uniquement dans notre cité mais dans toute la ville», s’indigne un habitant d’El-Esnam. Et d’ajouter : «L’air est devenu irrespirable, en raison des odeurs nauséabondes qui se dégagent des niches à ordures. Sous l’effet de la chaleur accablante, certains restes de mouton, notamment les peaux, se sont vite décomposés dégageant des odeurs pestilentielles qui attirent les mouches et autres insectes.»
Cette situation, qualifiée d’insupportable, est déplorée par les habitants de la ville d’El-Esnam. Quant aux raisons d’une telle prolifération de déchets, les habitants sont unanimes à évoquer une mauvaise organisation de l’opération de collecte des déchets ménagers et surtout l’absence d’un plan de ramassage des ordures spécial Aïd El-Adha. Une fête durant laquelle d’importantes quantités de déchets sont produites par les ménages.
Pour les habitants d’El-Esnam, ce scenario était prévisible, ce qui devait pousser les services de la commune et ceux de Nadhif, chargée de la collecte des ordures, de prendre les devants pour élaborer un plan de ramassage, le jour de l’Aïd, mais il n’en fut rien.
«La responsabilité d’une telle situation est partagée entre la commune et l’entreprise Nadhif. Une convention a été pourtant signée entre les deux parties pour assurer une meilleure collecte. Mais celle-ci est mal organisée, sinon comment expliquer le fait qu’elle ne soit pas assurée le jour de l’Aïd», explique un citoyen d’El-Esnam. Et de poursuivre : «S’ils ont fait appel à Nadhif, c’est parce qu’elle possède de grands moyens matériels et humains et surtout une expérience dans l’opération de collecte, et pourtant…»
En tout cas, les citoyens, qui espèrent que ce scénario ne se reproduise plus, souhaitent une meilleure organisation de l’opération de collecte des ordures et la mise en place d’une permanence durant certains événements, comme les fêtes religieuses.
D. M.