La totalité des sites touristiques de la région situés en haute montagne sur le versant sud du massif du Djurdjura ont été réduits en cendres par d’incalculables incendies durant tout le mois de juillet et la première semaine d’août.
Ce qui non seulement a provoqué un désastre écologique et agricole, mais aussi et surtout porté un coup fatal au tourisme local et autres randonnées avec bivouacs et campings qui ont animé ces lieux depuis ces cinq dernières années, notamment depuis un recul net de l’insécurité créée par les hordes terroristes. Aussi et à cause de ces incendies dont l’implication humaine est en partie responsable ont vidé ces contrées jadis paradisiaques aussi rapidement qu’elles ont été repeuplées par un défilé ininterrompu de groupes de randonneurs qui y viennent des quatre coins du pays.
La seconde retombée négative de cette catastrophe naturelle est l’exode massif des animaux sauvages épargnés par les flammes qui rodent comme des âmes en peine autour des centres habités et les villages, après que leur territoire a été réduit en cendre. Poussés par la faim, singes, sangliers et chacals s’enhardissent même à l’intérieur des cités pour fouiller dans les poubelles et dépotoirs à la recherche de la moindre miette de nourriture qu’ils disputent aux meutes de chiens errants.
Mais le plus grand malheur de ces pauvres bêtes est le manque d’eau sachant qu’en cette période de l’année tous les cours d’eau se sont taris, ajouté au changement effrayant du décor autour des sources vives desquels ils n’osent pas approcher. La plupart de ces bêtes mourront sans aucun doute de soif par ces journées caniculaires. Jusqu’au rituel pèlerinage au sommet de Tamgout durant sept semaines entre le mois de juillet et août que les habitués n’osent plus effectuer cette année de peur d’être surpris par ces incendies qui se déclarent par surprise que les vents permanents et dominants sur ces hauteurs font progresser rapidement. Le même rituel de la visite du mausolée et sanctuaire de Yemma Khelidja, au village Ivelvaren, sur les hauteurs de Saharidj durant ces fêtes religieuses n’a pas eu lieu cette année à cause toujours de ces incendies.
Rappelons enfin que les plus grandes surfaces léchées par les flammes sont les parcours de pâturages collectifs dans les commune d’El-Adjiba, Saharidj, Aghbalou au nord et ceux d’Ath Mansour et Ahnif au sud du territoire de la daïra de M’Chedallah. Cette catastrophe étant aussi arrivée en pleine période de transhumance, prenant de court les éleveurs, a aussi porté un coup non moins fatal à l’élevage en particulier dont l’apiculture et l’aviculture et à l’agriculture en général sachant que d’innombrables vergers d’arboriculture ont été détruits par les feux dans la totalité de ces communes citées.
Jamais la région de M’Chedallah n’a enregistré une catastrophe de cette envergure. Notons enfin que des zones forestières que même les bombardiers de la 8eme armée coloniale qui les ont soumises à des pilonnages intensifs au napalm durant la guerre de libération tels que Izirouel et Idkkou dans la commune de Saharidj et Ighzer Oumenchar dans celle d’Ahnif ne sont pas parvenus à incendier, ont été réduites en cendre cette année par ces bizarres incendies en série.
Oulaid Soualah