Les opérations de recherches n’ont pas cessé depuis jeudi dernier pour retrouver le jeune Achour Mohamed, âgé de 26 ans, élément de la Protection civile emporté par les eaux en furie à l’intérieur d’un canal principal d’évacuation des eaux pluviales, au niveau du quartier des 250 logements.
Ses collègues pompiers, après avoir ouvert des brèches à l’intérieur du réseau d’assainissement à proximité du lieu du drame, ont étendu leurs recherches sur l’ensemble du réseau des canalisations complexes traversant la ville de Bouira. Ce sont, ainsi, pas moins de huit points d’accès qui ont été minutieusement exploités par les sapeurs pompiers qui ont exploré le labyrinthe de canalisation, mais en vain.
De jour comme de nuit, les agents de la Protection civile, malgré la fatigue visible sur leurs mines défaites, se sont relayés dans l’espoir de retrouver le corps de leur jeune collègue. Selon l’officier de la Protection civile de Bouira chargé de la communication, le secteur de recherche a été divisé en plusieurs zones pour permettre des investigations coordonnées avec la cellule de crise installée au commandement de l’unité principale de la Protection civile.
«Nous avons reçu l’aide des wilayas voisines, dont Médéa, Béjaïa, Alger, Tizi-Ouzou et Boumerdès avec l’envoi de leurs éléments de la Protection civile, notamment avec des équipes de plongée ainsi que des brigades cynophiles avec des chiens formés pour la recherche. Il faut savoir que l’eau à travers les 2.350 mètres du réseau sous-terrain s’écoule à une vitesse de 2.800 litres par seconde et qu’il est extrêmement difficile d’évoluer à travers le réseau.
Nous avons désormais étendu nos recherches à la zone du barrage de Tilesdit, soit une superficie de 12 kilomètres sur laquelle nous avons créé des postes avancés sous la supervision de la cellule de crise installée au commandement de la Protection civile», a indiqué l’officier. Tout au long du week-end, des hommes grenouilles de la Protection civile ont sondé les canaux d’évacuation des eaux pluviales et vendredi soir, le dernier regard du réseau d’une profondeur de plus de 10 mètres a été sondé par les plongeurs pour retrouver le corps de la victime.
«Maintenant, nos recherches vont se poursuivre en aval jusqu’à la zone du barrage de Tilesdit en espérant retrouver rapidement notre ami et collègue», indiquera un des sauveteurs présents sur place. Ainsi donc, le périmètre des recherches a été élargi aux communes voisines d’El Esnam et de Haïzer pour inspecter les berges du barrage de Tilesdit, notamment vers Tikboucht et D’hous. Plusieurs centaines de citoyens se sont joints aux équipes de recherches pour scruter attentivement les rivages de l’Oued D’hous.
Toutefois, la couleur boueuse des eaux ainsi que leurs basses températures sont autant d’entraves qui ne permettent pas aux secouristes d’évoluer rapidement dans l’opération de recherche. Les citoyens, de leurs côtés, se sont largement mobilisés pour apporter vivres et nourritures aux secouristes qui travaillent d’arrache-pied depuis 72 heures dans l’espoir de retrouver le corps du jeune pompier.
Un élan de solidarité, semblable à celui enregistré à M’Sila lors de la recherche du corps du jeune Layachi avec des centaines de citoyens qui accourent des wilayas limitrophes pour exprimer leurs soutiens aux éléments de la Protection civile ainsi qu’à la famille du disparu. Hier après-midi, près de 80 plongeurs étaient toujours en action tout au long de l’oued D’hous.
Hafidh Bessaoudi