Les travailleurs de l’unité de fabrication des meubles de l’unité de Taboukert sont en arrêt de travail depuis maintenant dix jours.
Ils revendiquent une augmentation de salaire et la revalorisation des primes. Le début de la crise remonte au mois d’avril dernier, suite à la visite rendue à l’unité par une délégation du groupe Divindus AMM, explique le collectif des travailleurs dans une déclaration dont nous détenons une copie.
Ce jour-là, souligne-t-on, «on s’est adressés à eux pour exprimer nos revendications. Le directeur de l’unité, devant le DG et le P-DG, nous a promis une augmentation sur les primes panier-transportfemme au foyer et ce à partir du 20 mai passé. Il a également promis une augmentation du salaire de base dans les trois mois qui suivent le mois d’avril». Ces promesses, précise-t-on, ont été réitérées devant tous les travailleurs lors d’une assemblée générale». Les travailleurs expliquent qu’au moment où ils attendaient l’augmentations sur les primes, le directeur de l’unité a affiché une note d’information pour les informer que les délais ne seront pas respectés à cause de la situation du pays».
À ce propos, la note d’information dont nous détenons une copie stipule «…que l’accord collectif portant sur la revalorisation du régime indemnitaire, telles que les primes de panier, transport, est en phase de validation et d’enregistrement par la direction générale Divindus AMM, au niveau de l’inspection du travail et du greffier du tribunal d’Alger, conformément à la procédure réglementaire en vigueur et vu la situation que traverse le pays, cela influencera sans aucun doute sur le délai de sa validation par ces organismes d’État. Nous vous informons aussi que l’application des nouvelles primes se fera immédiatement après finalisation de cette procédure réglementaire et transmission par la direction générale».
«Plus de deux mois après, aucune promesse n’a été tenue», regrettent les travailleurs. Ces derniers ont donc entamé un débrayage le 18 août dernier, qui se poursuit à ce jour. Le climat tendu au sein de cette entreprise se traduit aussi à travers des déclarations interposées entre la direction de l’unité et le collectif des travailleurs.
Le directeur actuellement en congé annuel s’est adressé aux travailleurs à travers une affiche au lendemain du débrayage: «Suite au débrayage d’un certain nombre de travailleurs, effectué depuis le 18 août 2019 à 10 heures, demandant la présence du directeur d’unité pour exposer la doléance concernant la valorisation des primes de panier, transport et femmes au foyers, le directeur étant en congé annuel, s’est dépêché, et après avoir entendu certains travailleurs, a demandé la reprise du travail et de lui laisser le temps de voir la suite du dossier en question avec la direction générale dès la fin de la période des congés annuels, prévue le mois de septembre, pour avoir une réponse sûre et claire concernant cette doléance», lit-on sur l’affiche. Et d’ajouter : «Les travailleurs ayant observé l’arrêt du travail ont décidé malgré les déclarations du directeur d’unité de poursuivre leur mouvement jusqu’à satisfaction de leur revendication».
De son côté, le collectif des travailleurs, dans une déclaration intitulée «Démenti et éclaircissement», dont nous détenons une copie, ont réagi aux propos de leur direction. Ils expliquent que «nous, collectif des travailleurs n’avons ni l’intention ni la volonté de faire une grève, ce que nous voulons est juste la satisfaction de nos revendications et nous regagnerons nos postes de travail à la minute qui d’en suivra». Ils ont en outre précisé que «c’est toute l’unité qui est en arrêt de travail, ce n’est pas seulement certains travailleurs».
Ils dénoncent les déclarations du directeur concernant «la rupture des relations de travail avec le collectif des travailleurs, ce qui s’apparenterait à une volonté de ce dernier de nous pousser à poursuivre une grève que ne nous voulons pas initialement». Ils ont par ailleurs dénoncé «certaines pratiques du directeur» qu’ils ont qualifiées d’«ignobles». Les travailleurs interpellent «les responsables à tenir leurs promesses et toutes les autorités compétentes à répondre favorablement aux doléances des travailleurs».
Kamela Haddoum

