Les tribunaux toujours bloqués !

Partager

Les magistrats étant à leur deuxième semaine de grève, les tribunaux et annexes des wilayas de Tizi Ouzou, Béjaïa, et particulièrement Bouira sont sensiblement affectés. Les avocats parlent d’une «réelle menace de surcharge sur le déroulement des audiences et procès». Hier matin, au tribunal de Bouira toutes les audiences ont été ajournées, bien que, jeudi dernier, le nouveau procureur de Bouira ait été installé dans ses fonctions.

«Lorsqu’un ou des prévenus doivent être traduits en justice suite à un flagrant délit, la loi veut qu’ils comparaissent en citation directe devant les instances judiciaires. Aujourd’hui, alors que les magistrats entament leur deuxième semaine de grève, nous avons peur pour les affaires qui doivent être traitées d’urgence… Si la grève se poursuit, nous allons devoir affronter des retards dans le traitement des dossiers. Un retard qui ne pourra pas être récupéré à la fin de la session criminelle et qui pénalisera uniquement les accusés emprisonnés», indique un avocat de Bouira.

Les hommes de loi au niveau local ont, par ailleurs, tenu à dénoncer rigoureusement l’intervention musclée des éléments de la Gendarmerie nationale dans la Cour d’Oran, hier matin, pour évacuer les magistrats grévistes. Cela dit, «même si les revendications des magistrats sont d’ordre socioprofessionnel avec, essentiellement, des augmentations de salaire, et même s’ils n’ont nullement affiché leur soutien au mouvement populaire et que d’autres ont carrément emprisonné à tour de bras d’inoffensifs manifestants, nous ne pouvons que déplorer la violence dont ils ont été victimes par les forces de l’ordre.

Les magistrats doivent prendre conscience que les revendications populaires concernent tous les Algériens sans exception. C’est pour cela qu’au niveau du Barreau de Bouira, nous dénonçons l’usage de la violence sous toutes ses formes et contre toute personne», regrette un avocat de Bouira. Par ailleurs, le Syndicat national des magistrats (SNM) s’est engagé hier à « assurer le service minimum garanti en application des décisions de son Conseil national (…)”.

Hafidh Bessaoudi

Partager