Le villageois d’Oued Lakhmis, dans la commune de Souk Lakhmis, à 50 km au sud de la ville de Bouira, mènent une vie difficile, caractérisée par de nombreuses carences. Parmi celles-ci, les villageois citent une des plus lancinantes, mais ô combien vitale dans cette région de montagne au climat rude, qui est le gaz de ville. En effet, ce sont des dizaines de foyers à attendre depuis des années un raccordement à cette énergie. Une attente qui dure et qui complique chaque jour un peu plus le quotidien des villageois. Ces derniers indiquent recourir encore de nos jours au bois pour cuisiner ou se chauffer. Car même le gaz butane devient un produit rare et coûteux surtout en hiver. Ceux parmi les villageois qui arrivent à s’en procurer quelques bonbonnes, sont contraints de parcourir des kilomètres dans une région connue pour ses reliefs escarpés et son réseau routier dégradé.
«En hiver, nous vivons vraiment un calvaire car il est compliqué de se procurer le gaz butane. Ce qui nous oblige à recourir au bois pour nos besoins de chauffage et de cuisine. Si ce produit se fait rare c’est que notre village est éloigné et difficile d’accès», confie un villageois et d’ajouter : «Il n’y a que le gaz de ville qui peut aider à supporter le froid glacial qui sévit dans la région et alléger la souffrance des populations». L’autre insuffisance relevée par les villageois a trait à l’absence du transport vers le chef-lieu communal et les villages voisins. À ce propos, nos interlocuteurs témoignent qu’il arrive aux villageois de passer des heures à attendre avant de voir un fourgon passer. Dans certains cas, il est carrément recouru aux services de clandestins pour effectuer des déplacements. Pis, l’inexistence d’une ligne de transport entre le village et le chef-lieu Sour Lakhmis n’arrange pas les choses et ne fait qu’accentuer l’isolement du village
et sa population.
À ces deux problèmes se greffent d’autres tout aussi contraignants. Il s’agit essentiellement de l’absence de routes à même de permettre le désenclavement du village. «Il n’y a pas beaucoup de routes dans la région et les rares voies d’accès existantes sont dans un piteux état et nécessitent une entière réhabilitation», explique-t-on. La liste des insuffisances ne s’arrête pas à ces quelques problèmes mais elle est longue. Devant toutes ces carences, les villageois espèrent un geste des responsables locaux et des autorités de wilaya afin d’améliorer le cadre de vie de la population locale et sortir le village de son isolement. Il est utile de rappeler que la population du village a été confrontée aux affres du terrorisme, ce qui a poussé bon nombre de ses habitants à déserter les lieux. Ces dernières années, beaucoup ont regagné leurs domiciles avec le retour du calme.
D. M.

