La problématique de l’insalubrité qui caractérise la wilaya de Tizi-Ouzou depuis de nombreuses années tarde à être solutionnée.
Des initiatives ici et là à travers tout le territoire de la wilaya commencent, certes, à être entreprises, mais restent insuffisantes et surtout n’aboutissent pas encore d’une manière suffisante à rendre à la wilaya son label de propreté et surtout générer des richesses et de l’emploi pour prétendre à transformer les déchets en matière première, donc en richesses.
L’Etat semble reculer sur la politique décidée depuis le début des années 2000 qui consistait en la réalisation de 300 centres d’enfouissement technique. Pour preuve, il n’y a que 93 CET qui ont vu le jour. Après quelques années, la plupart des CET sont saturés car le tri sélectif ne se fait ni en amont ni en aval. Du coup, la création de richesse ne trouve pas encore son chemin.
En plus, la réalisation de CET et de décharges contrôlées n’est pas la meilleure des solutions. Il s’agit d’une mesure d’urgence. Dans les pays les plus avancés dans ce domaine, la gestion des déchets est presque assurée par les habitants en faisant déjà le tri au niveau des familles. Tizi-Ouzou foisonne encore en matière de déchets, de décharges sauvages et de points de chute des ordures. La menace est quasi certaine sur l’environnement, la faune et la flore mais aussi sur la santé publique.
Du coup, un semblant de prise de conscience commence à s’imposer, il faut se débarrasser de ces monticules d’ordures ! Les assises de l’environnement organisées par la wilaya il y a quelques années, n’ont pas donné de résultats probants. Les initiatives citoyennes et du mouvement associatif se sont avérées insuffisantes pour nettoyer la wilaya et transformer les déchets en matière première.
Le concours Aissat Rabah qu’organise l’APW de Tizi-Ouzou depuis 2006, n’a pas pu aussi mettre un terme à l’insalubrité car la wilaya compte plus de 1 500 villages et il n’est pas facile de faire participer tout le monde. Certes le concours a réussi d’une part à faire de nombreux villages propres, à enclencher une dynamique pour la protection de l’environnement et à susciter une concurrence loyale entre les villages, mais il faut mettre plus de moyens et plus de sensibilisation pour arriver au but suprême qu’est celui de ne plus parler de déchets mais de matière première.
La création de petits centres de tri sélectif, de transformation et de recyclage au niveau des villages et des communes reste une des meilleures solutions pour éradiquer la saleté et générer des bénéfices. Une opération qui ne demande pas d’importants investissements, mais beaucoup plus de sensibilisation et de volonté, tel l’exemple de la région de Bouzeguène. En effet et après la fermeture de la décharge communale, la collecte n’est plus assurée, ce qui a poussé alors les villageois à trouver des solutions.
Une initiative à généraliser au reste des villages et des communes de la wilaya. La meilleure façon d’y parvenir reste la sensibilisation et l’encouragement de la volonté populaire. Le citoyen a bien le droit de vivre dans un environnement sain, c’est d’ailleurs consacré par la Constitution.
Hocine Taib