L’idée fait son chemin

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Le mot d’ordre de replanter les surfaces brûlées par les incendies en série du mois de juillet circule à travers toute la Kabylie et dans la région de M’Chedallah en particulier. Randonneurs, amoureux de la nature et protecteurs de l’environnement commencent à faire circuler à travers les réseaux sociaux des appels aux reboisements par le procédé du bénévolat et du volontariat.

Cette catastrophe qui a ravagée des milliers d’hectares de forêts vierges et de terrains agricoles prend la forme d’un défi à relever pour la Kabylie qui perdrait toutes les valeurs naturelles sans cette verdure spécifique à cette région, une beauté mise en valeur par ses montagnes, embellies par des sources vives et de rares spécimens de faune et de flore, d’autant plus qu’ils sont nombreux ceux qui pensent que ces incendies ont été « provoqués ».

Consciente de la valeur des forêts luxuriantes, la population adhère avec enthousiasme et empressement, la majorité tant des citadins que des villageois s’engage à être au rendez-vous en s’impliquant physiquement et en mettant leurs moyens mécaniques au service des volontaires notamment des tracteurs agricoles et les indispensables citernes tractées. En tout cas dans la région de M’Chedallah durement touchée par les incendies en série, la mobilisation s’en va crescendo et fait chaud au cœur. C’est une dynamique que les organismes de l’État directement concernés doivent accompagner pour panser les blessures provoquées par les flammes. Il serait bénéfique et génial de planter utile.

Il y a lieu de rappeler que tous les villages de haute montagne sur les deux flancs du massif du Djurdjura se plaignent depuis ces cinq dernières années d’une spectaculaire invasion de singes qui s’enhardissent jusqu’à l’intérieur des centres habités et font des ravages dans les cultures. Deux raisons expliquent ce déplacement massif de ces malheureux plantigrades. La première étant la destruction de leurs territoires par les incendies et la seconde étant la faim. Ces primates ne trouvent rien à manger sur ces surfaces calcinées. Pourquoi ne pas profiter de ces futures opérations de reboisement pour planter des arbres fruitiers à l’intérieur même de leur territoire ? D’autant plus que tous les arbres dont ils sont friands de leurs fruits tels que les cerisiers, pommiers, pruniers, genévriers, chênes et caroubiers prennent en hautes montagne et résistent au climat rude de ces lieux. C’est une façon naturelle de mettre fin à cet exode des plus contrariantes des singes en leur offrant de la nourriture sur place.

Plusieurs pépinières qui produisent ces espèces d’arbres existent au niveau de la wilaya de Bouira et les wilayas limitrophes. L’opération est d’autant plus aisée sachant que les espaces à reboiser sont sillonnés de pistes agricoles ce qui permet d’acheminer aisément les plants et les citernes tractées. Il y a lieu de noter que la plupart des plantes détruites vont se régénérer de façon naturelle grâce à la présence de poches de forêts épargnées par les flammes qui vont produire des semences que les bourrasques permanentes du vent en ces lieux se chargeront de semer.

Oulaid Soualah

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