«L’inscription des structures se faisait avec populisme»

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Le ministre de la santé et de la réforme hospitalière, Mohamed Meraoui, était hier en visite dans la wilaya de Tizi-Ouzou.Lors d’un point de presse organisé au niveau du CAC (centre anti cancer), il avouera à propos de l’inscription de nouvelles structures de santé que l’opération se faisait dans le passé par «populisme». Par «devoir de vérité», le ministre a regretté cet état de fait. «Aujourd’hui, il doit y avoir une étude scientifique pour une meilleure couverture, équilibrée, à travers la wilaya, pour qu’il n’y ait pas de déséquilibre dans la couverture sanitaire», souligne-t-il. «J’ai demandé aux directeurs de santé de tracer une feuille de route au niveau de leurs wilayas, une politique de santé locale qui rentre dans le cadre de la politique nationale et qui prenne en considération les spécificités de chaque région», a-t-il indiqué.

Le ministre, évoquant le cas de la wilaya de Tizi-Ouzou, a reconnu que la couverture est «insuffisante». «La wilaya de Tizi-Ouzou dispose de 290 salles de soins, 59 polycliniques dans 67 communes. Si on fait une lecture des chiffres, on constate que certaines communes ne sont pas couvertes», observe-t-il. «On est en train de diagnostiquer la situation de santé dans chaque wilaya», fait savoir le responsable.

Ce dernier, à propos de la situation du secteur, à travers l’échelle national, s’est dit «non satisfait» relativisant en affirmant néanmoins «qu’il y a du bon et du mauvais. À travers la nouvelle loi sur la santé, on va essayer d’améliorer la situation du secteur». Il plaidera l’humanisation du service, tout en pointant du doigt la différence de comportement entre les professionnels du secteurs public et le privé», chose qu’il a considérée «anormale». Le ministre, dans ce sillage, n’a pas caché sa satisfaction concernant la structure du centre anti cancer et la qualité du service dispensé aux malades. Il a souligné que «pour le moment, seuls les services de radiothérapie et de chimiothérapie sont opérationnels».

Les autres services, rassure-t-il, vont aussi être opérationnels progressivement. Ce centre sera un pôle national, affirme-t-il, qui viendra en appui «aux autres centres anti cancer qui existent à travers le territoire national». Il annoncera le renforcement des équipes médicales pour minimiser le temps d’attente des patients. Sur un autre registre, à propos du manque de médicaments, il fera savoir qu’un «comité de veille est installé». Et d’expliquer : «Il y a un suivi chaque semaine concernant la situation des médicaments. Cette cellule sera installée même au niveau des wilayas.

Le programme que nous avons tracé au début de l’année est suffisant pour répondre aux besoins des hôpitaux et des pharmacies à l’échelle nationale». «Au niveau des hôpitaux, on n’a pas un manque et une pression. Le manque existe au niveau des pharmacies privées», note-t-il. «C’est à cause de quelques pratiques, et dans ce sens, on a envoyé des commissions d’inspections au niveau de la distribution pour mettre fin à la vente concomitante. Ce qui n’est pas acceptable, c’est la monopolisation des médicaments destinés aux malades, on va prendre des mesures», avertit le responsable qui précise encore que «le ministère a consacré un programme suffisant et on a même ajouté un avenant.

On a un stock de 3 mois qui va couvrir les insuffisances». Concernant le phénomène de violence contre les professionnels de la santé au sein des hôpitaux, tout en dénonçant les faits et constatant l’ampleur prise par le phénomène, il informe d’une série de mesures prises dans l’optique d’améliorer la situation sécuritaire au sein des structures de santé. Il s’agit de «l’installation d’une commission interministérielle qui travaillera pour améliorer la sécurité : renforcer les agents de sécurités au niveau des établissements, renforcer les équipes au niveau des urgences.

Il s’agit aussi de mettre en place un réseau de soin que le malade doit respecter, en somme, un cheminement par les structures de proximité par lequel il faut passer pour diminuer la pression sur les hôpitaux et on va améliorer la qualité de la prise en charge». Pour ce qui est des décès de parturientes, le ministre a indiqué que «le nombre de décès en Algérie est de 57.7 sur 100 000 accouchements. Comparés aux autres pays, c’est peu.

On regrette chaque décès. Il y a un réseau de prise en charge de femmes enceintes installé en 2018 et opérationnel depuis 2019 et on est en train de l’améliorer. Le nombre est en baisse. Il y a toujours des enquêtes à ce propos et des mesures prises contre tout laisser-aller ». À noter que le ministre qui rend visite à la wilaya au premier jour de la rentrée scolaire, a donné le coup d’envoi de cette dernière au CEM Mouloud Feraoun. Il a assisté au cours inaugural, qui a traité de la situation politique du pays. A noter que la visite a été chahuté, à la fin par quelques habitants de la commune de Draa Ben Khedda, alors que le cortège quittait le CAC.

Kaméla H.

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