L’Olympique de Sidi-Aïch met la clé sous le paillasson

Partager

Alors que les jeunes passionnés du sport dans la commune de Sidi-Aïch se plaignent du manque d’activités et d’infrastructures sportives, notamment pour les enfants qui aiment le football, le judo, le karaté, le handball, l’équipe senior de handball de l’OSA ne s’est pas engagé en Championnat de la Régionale 1 cette saison et risque de baisser rideau. Confrontée à une multitude de problèmes, notamment d’ordre financier, son président, Yanis Foughali, éprouve d’énormes difficultés pour trouver des sources de financement lui permettant d’assurer la bonne marche du club.

«La Régionale 1 exige des moyens plus conséquents, alors que jusque-là, nous ne disposons même pas du minimum pour espérer jouer ne serait-ce que le maintien», a déclaré Yanis Foughali. «Le handball est mort, le basket est mort, le volley est mort. Tout est mort», lance un groupe de jeunes qui se sont rapprochés du journal pour faire entendre leur voix et exprimer leur colère à l’adresse des pouvoirs publics qui doivent prendre en charge les jeunes. Malheureusement, l’unique club de handball de la région ne s’est pas engagé cette saison. Et pourtant, il avait créé de l’ambiance et permis aux enfants et aux jeunes de pratiquer leur sport favori et d’occuper leur temps libre.

Pour rappel, ce club, fondé en 2004, avait gagné des échelons en un laps de temps très court, réussissant même à accéder en Régionale 1, en 2005. Mais le manque du nerf de la guerre a eu des conséquences désastreuses sur le club phare de Sidi-Aïch. A cause de cela, le OSA n’engagera pas l’équipe senior, cette saison. Selon Yanis Foughali : «On ne va s’engager cette saison qu’en petites catégories. Le forfait était inévitable du moment que les caisses du club sont vides, alors que les autres subventions ne peuvent subvenir aux besoins financiers de l’équipe qui nécessite des fonds pour bien gérer sa saison.» Malheureusement, malgré toute la volonté affichée par la section handball, le staff technique et les joueurs, le club est au plus mal.

Ce constat est établi par le président lui-même, qui dresse un tableau noir de la situation du club : «On est en bute à une crise financière aiguë qui nous a empêchés d’engager l’équipe senior dans le Championnat de la Régionale 1. On n’a pas les moyens pour s’engager. On a pourtant toutes les compétences nécessaires. On a frappé à toutes les portes. Hélas, on n’a reçu aucune réponse. On continuera à lutter, en n’engageant que les petites catégories», a-t-il souligné. Quant aux organismes chargés de la promotion du sport dans la wilaya de Béjaïa, ils semblent ne pas être touchés dans leur sensibilité, en voyant les petits clubs disparaître l’un après l’autre.

Ils n’essayent même pas de leur apporter une petite contribution pour les maintenir, au grand dam d’une jeunesse manquant terriblement de loisirs. «C’est un travail de plusieurs années qui partira en fumée, si les autorités locales et les services concernés ne viendront pas à notre secours. Ce n’est pas normal qu’on nous accorde une subvention dérisoire ou équivalente à celle donnée aux autres associations qui n’ont que deux à trois athlètes. Ce n’est pas de cette manière qu’on nous encouragera à encadrer cette jeunesse pour lui éviter la délinquance et les différents maux sociaux», a-t-il déploré. «Notre club renferme plus de 250 athlètes activant dans toutes les catégories de handball.

Ce serait un véritable gâchis de mettre la clé sous le paillasson», a poursuivi le président du club. Il a rappelé, au passage, que des promesses ont été faites pour aider son club mais qu’il n’a encore rien vu venir. Face à cette situation, les handballeurs de l’OSA, rencontrés, attendent un geste de la part du chef de l’exécutif de Sidi-Aïch, en espérant qu’il évitera à leur équipe le forfait qui se profile à l’horizon à quelques semaines du coup d’envoi de la compétition officielle. A présent, c’est toute une ville qui doit s’habituer à ne plus voir son équipe les vendredis matin fouler le terrain de la salle de sport du lycée Taous Amrouche pour les compétitions officielles. Le constat est certes des plus amers mais quelles que soient les raisons, il est impensable de voir le sport à sept ne plus faire partie du décor sportif de Sidi-Aïch.

Tahar H.

Partager