La commune de Boudjima possède deux lignes de transport de voyageurs pour desservir le chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou. La première passe par la daïra de Makouda à l’Ouest jusqu’aux villages Ichetouanen, Tikaâthine, Agouni Oufekous, Takhamth N’Ldjir et Tarihant. L’autre passe par la daïra d’Ouaguenoun et Aït Aïssa Mimoun et dessert les villages Afir, Yaffajen, le chef-lieu Boudjima et Issarajen. Cependant, si la profusion des fourgons et des bus pour la première ligne couvre bien le versant Ouest, il n’en est pas de même pour la seconde qui peine à assurer le transport.
A cet effet, au niveau de l’arrêt situé au lieu-dit Lekhmis, il règne une anarchie indescriptible. Les voyageurs trouvent toutes les peines du monde à trouver un fourgon pour aller à Tizi Ouzou au milieu d’autres, plus nombreux, qui rallient Tikobaïne, chef-lieu de la daïra d’Ouaguenoun. En outre, les transporteurs des deux lignes occupent le même quai qui n’a de quai que le nom car à l’origine, c’est une place de marché. Une fois le fourgon assurant la ligne Boudjima vers Tizi Ouzou repéré, les voyageurs montent et prennent place. Mais leur calvaire est hélas loin d’être terminé. «Je suis dans ce fourgon à attendre le départ depuis plus d’une heure, en vain. Il n’y a pas beaucoup de voyageurs qui vont à Tizi Ouzou.
Depuis une heure, seules trois personnes sont montées», se plaint un voyageur rencontré sur place. Pour leur part, les transporteurs ont justifié cette situation, en disant : «En fait, s’il n’y a pas beaucoup de voyageurs dans les fourgons qui vont à Tizi Ouzou, c’est parce que beaucoup d’entre eux préfèrent faire escale à Tikobaïne. Ils vont d’abord à Tikobaïne et de là, ils prennent un bus.» Les nombreux voyageurs interrogés, au niveau de cet arrêt, s’accordent à dire que la commune de Boudjima souffre énormément en matière de transport à cause du manque d’organisation, et ce malgré la profusion des fourgons et des bus.
Une situation somme toute paradoxale, note-t-on. «On monte dans un fourgon et on moisi deux heures à l’intérieur avant qu’il démarre, car les transporteurs attendent que toutes les places soient occupées. On peut même y passer des heures», se plaint un voyageur. «Le matin, quand il y a beaucoup de voyageurs, il y a un manque de transport. Les fourgons ne rentrent pas dans la station, étant donné qu’ils sont pleins au départ dans leurs villages. C’est un véritable problème», ajoute un autre voyageur exaspéré par l’attente. Enfin, il convient de noter que les petites lignes de transport dans cette commune sont assurées par les clandestins.
Certains d’entre eux ne possèdent même pas de permis de conduire, mettant en danger la vie des voyageurs. Les élus locaux ont, pour leur part, montré leurs limites dans leur capacité à organiser ce secteur, même en mettant la pression sur la direction concernée, a-t-on fait remarquer.
Akli N.

