L’oued Amarigh en proie à la pollution

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La commune de Boudjellil est traversée au sud par une rivière qui n’est pas pérenne. Il s’agit de l’oued Amarigh dont la source prend origine des entrailles de la chaîne montagneuse des Bibans.

Cette rivière, au goût saumâtre, coule sur une cinquantaine de kilomètres pour rejoindre en aval l’autre rivière, l’oued Sahel en l’occurrence, à qui elle apporte de grandes quantités d’eau et des alluvions en cas de crue.

Les eaux de ce cours d’eau, l’Amarigh, ont été utilisées depuis la nuit des temps dans l’irrigation des champs d’oliveraies et des maraîchages que cultivaient les riverains. De petits jardins familiaux étaient aménagés à proximité de cet oued pour pouvoir exploiter son eau aux fins d’irrigation.

L’agriculture a prospéré sur les abords de cette rivière, même si son goût est saumâtre, car elle est chargée de sels comme le calcaire, à cause de la nature du sol de cette région charnière des Ath Abbas. L’eau de cette rivière est chargée en souffre et autres composants minéraux, lesquels proviendraient de la station thermale de Hammam El Biban dans les territoires de la wilaya voisine de Bordj Bou Arréridj.

Cependant, force est de constater, malgré toute l’importance conférée à ce cours d’eau qui a son pesant d’or pour l’agriculture, comme l’arboriculture, l’élevage des cheptels, les maraîchages et bien d’autres filières, que ce oued se trouve depuis quelques années déjà en proie à une pollution qui ne dit pas son nom.

En effet, des dépotoirs ont été créés sur les berges surtout du côté de Béni Mansour, où des amoncellements d’ordures ménagères défigurent les berges et le lit de ce cours d’eau. Les lieux offrent une vue désolante avec ces monticules de déchets en tous genres qui tapissent des dizaines d’hectares. Et comme pour boucler la boucle, les eaux usées et les eaux dégagées par les presses en amont, qui sont chargées de margines et autres résidus de trituration, rajoutent une couche à tout ce décor chaotique.

La pollution a atteint des seuils alarmants dans cette rivière, sans que cela n’inquiète outre mesure les autorités locales et la direction de l’environnement. «Au rythme où vont les choses, la pollution de l’Amarigh pourrait provoquer des conséquences désastreuses sur l’écosystème. Lorsque l’on sait que les forages sont situés dans ses berges, il y a vraiment matière à s’inquiéter», relève avec amertume un habitant de la région.

S. Y.

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