«On a hérité de plusieurs projets des PCD 2017 non lancés»

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Le maire de Tala Hamza, Nacer Saouli, parle dans cet entretien de sa commune et des projets qui lui ont été accordés.

La Dépêche de Kabylie : Pouvez-vous présenter brièvement votre commune ?

Nacer Saouli : Tala Hamza est une commune sise à la périphérie de la ville de Béjaïa, mais relevant de la daïra de Tichy. Elle rayonne par son pôle universitaire d’Aboudaou, où sont inscrits quelque 30 000 étudiants. Sur le plan économique, elle est mondialement connue par sa mine de zinc, dont la mise en exploitation apportera, à coup sûr, une richesse incommensurable à la commune et à tout le pays. Notre municipalité a aussi un grand passé révolutionnaire. Elle a donné plus de 200 martyrs à l’Algérie et son territoire était le théâtre de fameuses batailles, à l’instar de celle qui s’est déroulée sur les montagnes fortement boisées de Tala Oughras, où activaient des hommes de l’ALN durant la révolution et devenu un carré géographique stratégique pour les maquisards. Sur les plans démographique et géographique, Tala Hamza renferme plus de 12 000 habitants et s’étend sur une superficie de 38,83 km2.

Quel bilan faites-vous de cette première année d’exercice à la tête de l’APC de Tala Hamza ?

Je pense que beaucoup de choses positives ont été réalisées, mais je laisse à la population le soin d’apprécier notre travail. La première chose sur laquelle je me suis penché, en collaboration avec mon équipe, était l’instauration d’un climat de confiance entre l’ensemble du personnel de la commune. Aujourd’hui, toutes les situations tendues ou difficiles ont été assainies et nous avons une meilleure harmonisation dans le travail. Ensuite, nous avons relancé tous les projets qui étaient en souffrance, en nombre de 112 et dont le montant s’élève à 44 milliards de centimes. Actuellement, 60 % de ces projets sont en cours ou achevés. Nous avons même trouvé plusieurs projets inscrits par l’ancienne APC dans les PCD 2017 qui n’ont pas été lancés. Du coup, nous avons lancé les PCD 2017 et 2018 en même moment. Par ailleurs, nous avons payé les dettes de l’APC de Tala Hamza pour différents fournisseurs et aux transporteurs qui assuraient le ramassage scolaire. Ces créances s’élèvent à 5 millions de dinars.

Comment procédez-vous dans l’inscription des projets ? Avez-vous des priorités ?

D’abord, je souligne que nous n’avons pas présenté un programme de projets à réaliser durant la campagne électorale, car nous ne voulions pas mentir à notre population. En revanche, nous avons promis aux citoyens de Tala Hamza la disponibilité et d’être des hommes de terrain. C’est ce langage de vérité qui a, d’ailleurs, convaincu la population, laquelle nous a donné une majorité absolue avec neuf sièges sur les quinze à pourvoir. C’est une fois l’exécutif et les commissions permanentes ont été installés que nous avons tracé un programme de développement en associant l’ensemble des citoyens et les associations locales sans exclusion. Nous avons déjà reçu, à tour de rôle, des représentants des treize villages que compte notre commune. C’est sur la base des discussions et des propositions de nos concitoyens que nous avons inscrit des projets par ordre de priorité. La collégialité et la concertation sont nos deux devises.

Quel genre de projets avez-vous inscrit ?

Des projets s’inscrivant dans le cadre de l’amélioration du cadre de vie des citoyens et la prise en charge de leurs besoins essentiels et urgents. Nous avons, par exemple, inscrit une opération de réfection des conduites AEP afin d’améliorer la distribution de l’eau potable vers les foyers, ainsi que l’aménagement des cours d’eau et des caniveaux pour quatre millions de dinars. Nous avons consacré 14 autres millions de dinars pour le revêtement de plusieurs pistes à travers nos villages. D’autres opérations ont été financées par les fonds de la commune. Il s’agit d’un excédent de recettes de l’ordre de 106 millions de dinars. Cette somme d’argent est utilisée pour l’aménagement du trottoir d’Ireyahen (11 millions DA) en vue d’embellir l’entrée de notre commune, avec la réalisation d’un éclairage public en système LED. Aussi, ce budget a servi à l’acquisition d’un rétro-chargeur au profit de l’APC, la réhabilitation du siège de la mairie avec notamment des travaux de peinture, achat de mobilier de bureau et installation d’un chauffage central. Par ailleurs, nous avons proposé, dans le cadre du FCCL, des travaux de rénovation de nos six écoles primaires. Les travaux engagés concernent la restauration de la plomberie, les sanitaires, la boiserie, l’étanchéité et la peinture, afin d’améliorer la scolarité de nos écoliers. Aussi, nous avons projeté la réalisation d’un stade combiné à proximité du stade communal pour dix millions de dinars et l’aménagement de deux terrains de pétanques, car nous disposant d’un club dans cette discipline à Tala Hamza. Voilà une liste non exhaustive des projets que nous avons inscrits.

Qu’en est-il de la couverture sanitaire ?

Avec une polyclinique et un seul centre de soins, la couverture sanitaire à Tala Hamza est en deçà des attentes de la population. La polyclinique est dans un état de dégradation et elle est loin de répondre aux missions qui lui sont dévolues. Elle est ouverte 7j/7 de 8h à 18h, mais elle manque de spécialités. Je tiens à rendre un vibrant hommage au personnel médical qui y travaille dans des conditions difficiles. L’APC a participé par ses modestes moyens dans des travaux d’entretien de cette structure de santé. Nous avons également sollicité l’aide des bienfaiteurs pour pourvoir aux besoins les plus urgents. Plusieurs donateurs ont répondu favorablement et ont acquis au profit de cette polyclinique du matériel et divers produits médicaux, ainsi que du mobilier administratif et informatique. La valeur globale de ces acquisitions avoisine les 150 millions de centimes. Concernant le centre de soin d’Ighil Ouberouaq, il nécessite un renforcement en équipement et en personnel. Je saisis cette occasion pour interpeller le DSP de Béjaïa afin de remédier à toutes ces carences.

Quelle est la place de la

jeunesse dans vos priorités ?

Les jeunes sont au cœur de nos préoccupations. Nous avons accordé une subvention de l’ordre de 3 200 000 00 DA au profit de l’unique club de football de la commune, qui prend en charge 120 athlètes. En outre, nous avons inscrit, comme je l’ai déjà cité, la réalisation d’un stade de proximité à côté du stade communal pour dix millions de dinars et un autre stade au village Aboudaou pour un montant de 190 000 00 DA, lequel est accompagné de deux terrains de pétanque et une aire de jeu pour enfants. Notre désir est de réaliser un stade de proximité au niveau de chaque village si des assiettes de terrain sont disponibles. Aussi, notre commune dispose d’une salle omnisports qui abrite des entraînements des athlètes du judo et du karaté. Concernant la maison de jeunes, qui est une propriété de la collectivité, nous l’avons mis à la disposition des scouts. À tout cela s’ajoute la bibliothèque municipale d’une capacité de 100 sièges et qui renferme 2 000 ouvrages. Ses portes sont ouvertes pour l’ensemble des citoyens, tous les jours sauf le vendredi. Des enseignants compétents y sont affectés pour donner des cours en maths et en informatique au profit de nos jeunes. L’APC organise, également, des tournois sportifs pour rassembler les jeunes et donner des couleurs à leurs vacances d’été.

Y a-t-il une crise de logement à Tala Hamza ?

Nos services ont reçu 350 dossiers de demandes de logement, type social, pour les 60 unités en cours d’achèvement (plus de 90%). Il serait, donc, impossible de satisfaire la demande exprimée. L’un des grands problèmes auxquels fait face la commune de Tala Hamza et qui freine son développement reste, incontestablement, le manque de foncier pouvant recevoir des programmes de logements ou d’autres infrastructures. Depuis sa création en 1984, notre municipalité n’a bénéficié que de 160 logements sociaux, dont une soixantaine d’unités ne sont toujours pas lancées à cause d’un litige sur le terrain choisi pour les recevoir. Toutefois, une solution existe pour endiguer ce problème de logement. Les pouvoirs publics doivent nous accorder un quota conséquent des aides à l’auto-construction dans le cadre de l’habitat rural. Concernant le foncier, nous comptons récupérer un terrain de 15 000 mètres carré sis à proximité du campus d’Aboudaou, que l’APC de Tala Hamza a mis à la disposition de l’ENGOA, entreprise chargée de la réalisation de l’échangeur des Quatre chemins, afin d’installer sa base de vie. Le projet a été réceptionné. Ce vaste terrain servira à recevoir des infrastructures au profit de notre commune, comme par exemple un pôle sportif et culturel, ou des programmes de logements.

Est-ce que les moyens de l’APC permettent une prise en charge concrète des besoins et des attentes de vos concitoyens?

Bien que les moyens dont dispose l’APC ne soient pas importants, nous faisons tout pour répondre aux besoins les plus urgents. Cette année, le montant de notre budget primitif est de 9 milliards seulement, soit 3 milliards de moins par rapport à l’année dernière (12 milliards). Ce montant pourrait être plus conséquent si les contraintes au développement et à l’investissement dans notre commune avaient été levées. Nous avons une zone d’activités s’étendant sur 10 ha qui se situe malheureusement dans le périmètre de protection rattaché à l’aéroport Abane Ramdane – Soummam de Béjaïa. Elle est bâtie à 80 %. Plus de quinze investisseurs y exercent leurs activités, dont dix exploitants ont reçu des arrêtés du wali pour fermeture. Certains importateurs installés dans cette espace sont actuellement confrontés à un blocage au niveau du CNRC, qui refuse de leur renouveler leur registre de commerce, car ils ne disposent pas d’attestation de zone. Pourtant, il y a des investisseurs potentiels prêts à créer des activités non polluantes et sans aucun danger pour la sécurité des habitations environnantes et celle du périmètre de production de l’aéroport. C’est pourquoi j’insiste auprès des pouvoirs publics pour que les propositions des nouveaux investisseurs soient étudiées. Si ce blocage est levé, en permettant aux investisseurs de reprendre leurs activités ou d’en créer d’autres, l’APC aura des revenus conséquents en fiscalité et des dizaines de postes de travail seront créés pour nos jeunes chômeurs.

Propos recueillis par Boualem Slimani.

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