La mobilisation citoyenne contre le 5e mandat et le système ne faiblit toujours pas à Boumerdès. Hier encore, plusieurs actions de protestation ont été organisées au chef-lieu de wilaya pour exprimer le rejet de la candidature de Abdelaziz Bouteflika à la prochaine présidentielle. Les avocats n’ont pas resté, non plus, indifférents à ce qui se passe dans le pays.
Ces derniers ont observé un sit-in devant la Cour de Boumerdès. Ils étaient des centaines à venir exprimer leur colère contre ce qu’ils appellent «violation de la loi et le non respect de la Constitution». Durant plus de deux heures, les avocats ont scandé des slogans anti 5e mandat et exprimé leur soutien à la mobilisation populaire.
Ils ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire «Les avocats soutiennent la mobilisation populaire», «La liberté de manifestation est garantie par la Constitution», «Nous sommes de ce peuple et avec ce peuple», «Non au 5e mandat, oui au respect de la Constitution», entre autres.
Dans une déclaration à la presse, certains avocats ont réaffirmé la dénonciation populaire de la mascarade électorale et dénoncent la provocation de trop de ce système qui ne recule devant rien, notamment suite à la présentation du dossier de candidature de Bouteflika par Abdelghani Zaalane. Selon l’un des avocats, trois institutions doivent être dissoutes.
Il cite la présidence de la République d’où est issu le président candidat, le ministère de l’Intérieur qui est l’organisateur de ces élections et, enfin, le Conseil constitutionnel qui a piétiné la loi fondamentale du pays. Les étudiants, parallèlement, ont battu le pavé pour dire non au 5e mandat. À leur arrivée à la Cour, les marcheurs ont observé une halte et manifesté côte à côte avec les avocats qui tenaient leur rassemblement.
Les étudiants ont poursuivi alors leur marche vers le siège de la wilaya, tout en passant par le siège de la Mouhafada où ils ont observé une halte et scandé, haut et fort, «FLN dégage». Les marcheurs ont marqué une halte historique au niveau de l’endroit où a été levé le drapeau national après la proclamation du GPRA, présidé alors par Abderrahmane Farès au siège dudit gouvernement à l’INH.
Les enseignants de l’université de Boumerdès ont emboîté le pas à leurs étudiants, en marchant vers le siège de la wilaya pur dénoncer l’agression de la Constitution et la provocation de trop du pouvoir en place qui cherche son maintien malgré le rejet populaire. Au deuxième jour, encore, des lycéens ont battu le pavé dans plusieurs localités de l’ex-Rocher noir, notamment à Chabet El Ameur, Laaziv, Aït Amrane et Bordj Ménaïel.
Youcef Z.