Mokrane Neddaf lève les équivoques

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La laïcité, ce n’est de l’athéisme est un livre qui lève une équivoque à la peau dure.

L’ouvrage, récemment paru aux éditions Arc-en-ciel, a déjà conquis un large public. L’auteur, Mokrane Neddaf, tente à travers les lignes de cet ouvrage de démêler les fils d’un malentendu qui a survécu à toutes les révolutions et à tous les efforts intellectuels qui s’y sont attaqués depuis le début du XX siècle.

Pour lever l’équivoque bien ancrée, essentiellement dans les sociétés musulmanes, et la société kabyle, en particulier, l’auteur offre une panoplie d’arguments pour apporter sa part au débat. L’enseignement de la laïcité, de la morale et du fait religieux à l’école, affirme l’auteur, «doit être obligatoire», avec des manuels bien précis, des outils pédagogiques adaptés : religions, histoire, géographie, arts, lettres, philosophie et sciences naturelles.

La laïcité, explique-t-il, est le droit de croire ou de ne pas croire, à condition de respecter les autres et qu’il n’y ait pas de troubles à l’ordre public. L’école publique au premier rang doit être à l’abri de tout prosélytisme, de toute influence et de toute propagande, en particulier à caractère religieux, plaide-t-il. La laïcité, c’est aussi le droit de s’exprimer comme on veut, soutient-il encore.

Dans son argumentaire, Mokrane Neddaf estime donc que l’intellectuel doit avoir le droit de critiquer les religions, mais dans la limite, c’est-à-dire, à condition de ne pas inciter à la violence ou à la haine. Ceci est l’essence même du message de la «La laïcité, ce n’est pas de l’athéisme», qui vient ainsi enrichir le débat national traitant de la laïcité.

En fait, l’auteur estime que la société algérienne «est à la croisée des chemins». Une situation qui fait de la femme sa première victime. «De tout temps soumise et patiente, elle résiste, elle lutte, et elle subit au quotidien». Souvent, l’homme est derrière ses tourments à la maison, au travail, dans l’espace public…

Abordant le phénomène de la violence faite aux femmes, Mokrane fait remarquer que dans la société arabo-musulmane, le garçon est roi, alors que la fille se retrouve, dès sa tendre enfance, comme emmurée, avec un droit de parole confisqué. Il est à signaler que le livre de Mokrane Neddaf s’offre à lire de par son argumentation percutante, où l’auteur déconstruit rationnellement les idéaux des parties qui se dressent contre la séparation de la religion de la chose politique.

Akli N.

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