«Mon projet ? Un Atlas animalier de la Kabylie»

Partager

Féru de photographie, de vidéographie animalière et de nature, notamment celle de la Kabylie, le photographe Mohamed Fali parle dans cet entretien de sa passion.

La Dépêche de Kabylie : D’où vous est venu l’intérêt que vous portez pour la photographie animalière ?

Mohamed Fali : Je suis passionné de vidéographie de la nature, en général, et animalière, en particulier. La photographie animalière est une passion qui est venue un peu plus tard, en regardant des documentaires sur les chaînes étrangères. Lorsque j’ai terminé mes études, en 2010, j’étais curieux de savoir comment les documentaires sur les animaux sauvages sont filmés. A partir de ce là, j’ai mené des recherches sur internet. J’ai alors su que c’était impossible d’acquérir ce matériel mais à coups de millions de dollars. Heureusement qu’en 2010, de grandes marques spécialisées dans le domaine audiovisuel ont fabriqué des caméscopes et des appareils photos grand public et semi-professionnels de haute qualité d’image. Je me suis alors dit pourquoi ne pas commencer avec un petit budget. J’ai acheté mon premier caméscope full HD et entamé dès lors mon aventure. J’avais commencé à filmer mes soties et mes voyages en montagne. Avec le temps, j’ai appris beaucoup de choses et au fur et à mesure, ma passion grandissait.

En 2012, j’ai découvert un autre matériel qui a révolutionné le monde de la photographie et de la vidéo, en l’occurrence les appareils photos DSLR avec des objectifs interchangeables, lesquels font de la photo et de la vidéo professionnelle, en même temps. Ils étaient accessibles au grand public et aux passionnés du domaine. Cet appareil m’a permis de découvrir les modes créatifs. Les choses ont alors commencé à devenir plus sérieuses. Trois années durant, j’avais fait des sorties pratiquement tous les week-ends pour filmer et photographier les plus beaux endroits de la Kabylie, ce qui m’a permis de découvrir les animaux qui y vivent, en particulier les oiseaux. A la fin de l’année 2015, avec l’évolution des réseaux sociaux, l’information est devenue disponible et le matériel accessible, en Algérie. C’était l’occasion d’acheter un téléobjectif et de commencer une autre aventure totalement différente. Je me suis alors approché des oiseaux, car ce sont les premiers que l’on peut observer dans la nature. J’ai appris les techniques d’observation et d’approche pour pouvoir les filmer. Je suis sorti pendant 2 ans afin d’avoir le maximum de vidéos pour compléter un documentaire. C’est un travail passionnant qui demande beaucoup de volonté et de patience.

Mais la photographie animalière est réputée pour ses difficultés ?

C’est vrai. La photographie animalière est très difficile et demande beaucoup de techniques et de savoir-faire mais surtout de la patience. Il faut aimer et être passionné. Il faut faire des sorties d’observation. Après avoir repéré un oiseau, par exemple, il faut surveiller son comportement, déterminer son territoire et utiliser des guides, si possible. Ensuite, il faut choisir un bon endroit et surtout la bonne lumière pour pouvoir l’approcher, en utilisant une tenue de camouflage, espérant qu’il se posera à une distance moins de 10 mètres de vous pour pouvoir le photographier.

Pour ce genre de photographies, un matériel sophistiqué est-il

indispensable ?

Il faut du matériel sophistiqué et spécial pour ce genre de photos. En général, les passionnés n’arrivent pas à se le procurer, car il coûte des centaines de millions. A cet effet, ils optent pour un matériel grand public ou semi-professionnel moins cher. Le choix de l’appareil et très important, après vient aussi le téléobjectif et, en général, c’est le plus cher. Mais la clef de la réussite d’une photo est la lumière et la gestion de cette dernière. Donc, si nous avons des conditions adéquates pour la lumière, même avec un matériel beaucoup moins cher, on peut réaliser de belles photos, qui peuvent être meilleures que celles prises avec un matériel professionnel.

La vidéo vous attire-t-elle autant ?

Tout à fait. A la fin de l’année 2017, j’ai réalisé mon premier documentaire sur la faune sauvage, en Kabylie. Je n’ai pas pu le réaliser comme je le souhaitais, faute de moyens, pour faire le travail du studio. J’ai participé avec ce documentaire au Festival national du film amazigh à Tizi-Ouzou, en 2018, et au Festival d’Oran. Suite au manque de moyens, j’ai opté pour la photographie animalière dans laquelle j’ai acquis une certaine expérience. J’ai décidé de m’y consacrer cette année, en particulier aux oiseaux.

Quels sont vos projets ?

J’ai deux projets, celui de compléter mon film documentaire sur la faune et la flore et de pouvoir photographier tous les oiseaux et les mammifères d’Algérie pour faire un atlas animalier de la Kabylie.

Entretien réalisé par Sonia Illoul

Partager