Auteur de trois ouvrages, l’écrivain Djamel Laceb parle dans cet entretien de son premier roman qu’il vient de publier.
La Dépêche de Kabylie:
Pouvez-vous vous présenter
à nos lecteurs?
Djamel Laceb: Bientôt 50 ans, père de trois enfants, enseignant de physiques chimies au collège, puis directeur de collège, puis inspecteur d’administration de l’éducation nationale. Auteur d’un Plaidoyer pour reconnaître Yennayer comme patrimoine de l’humanité. Récipiendaire du premier prix scénario au festival du film d’Agadir en 2009 pour le film réalisé par Hammar Mokrane : «Yir Abrid» ou le retour de la peste. Egalement membre organisateur du festival du film Amazigh jusqu’à la 13eme édition.
Vous venez juste de publier
un roman en kabyle intitulé
« Nna Ɣni ». Comment a été son processus de développement
avant de naître?
Les idées contenues dans le roman «Nna Ɣni» hantaient depuis longtemps mon esprit. Je n’arrivais pas à leur donner corps. Voilà que Nna Ɣni toujours secourable et bienfaitrice, au-delà de la tombe, vient à la rescousse pour donner au récit une ossature et une intrigue. Tous mes amis et mes fréquentations savent que «je ne parlais que de ça !», c’était presque une obsession, heureusement qu’il y a l’écriture pour extérioriser un peu…
Sans se pencher sur la
thématique principale,
de quoi parle-t-il grosso-modo?
C’est un hommage à une génération d’êtres qui ont parcouru le siècle avec panache. Cette génération qui a connu les deux grandes guerres mondiales, la guerre d’Algérie, celle de 63, les mouvements de protestations identitaires de 80 et même de 2001 pour certains et qui ont assisté de justesse à la naissance d’Internet qui est en train de révolutionner la mémoire individuelle et la mémoire collective. C’est aussi un roman de science-fiction qui traite d’une thématique très peu connue dans la littérature du genre, ce que les connaisseurs appellent «la singularité». Le fameux moment où la machine dépasse son créateur. Il y est question beaucoup d’Isaac Asimov, mon auteur préféré, et qui était aussi un scientifique génial. Je lui fais jouer un rôle dans l’histoire ainsi qu’à beaucoup d’autres personnages célèbres à l’exemple de Frobenius, de Dda Salem Ould Ali et d’autres encore …
Ce n’est pas votre premier livre, puisque vous avez traduit une œuvre de Mouloud Mammeri
en collaboration avec le HCA?
Oui, «Le Sommeil du juste» de Mouloud Mammeri. Une belle aventure où j’ai énormément appris grâce à mes amis qui ont eu la gentillesse de corriger mon orthographe… Depuis j’écris mieux et surtout je lis, de loin, plus facilement. Ce travail m’a valu beaucoup de critiques qui m’ont permis de m’exprimer et de défendre certaines de mes idées et surtout d’améliorer mes capacités de traduction vers et de Tamazight.
Vous êtes aussi l’auteur de « Escapades en terre amazighe ». Parlez-nous de cet ouvrage?
Il s’agit d’un choix de chroniques parues dans la presse ou autres (revues, livres collectifs…). J’ai essayé de présenter les plus significatives pour partager avec les lecteurs des moments de vie que je qualifie de «privilégiés», car , oui je considère que c’est un véritable privilège de partager un moment avec des acteurs majeurs de la culture amazighe à l’exemple de Dda Abderrahmane Bouguermouh, de Benmohammed et d’autres encore.
Comment se sont déroulées
vos dernières ventes-dédicaces ?
Je n’en ai pas fait beaucoup par manque de temps, mais pour les deux maigres fois, les rencontres furent chaleureuses et les échanges fructueux !
Un mot pour conclure…
Heureusement que nous assistons à une réelle embellie de la littérature amazighe, alors bon courage à tous !
Entretien réalisé
par M. K.

