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Libye : La coalition s’attaque aux lignes de ravitaillement des forces de Kadhafi

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Après le succès annoncé d’une première vague de frappes samedi et dimanche contre les défenses antiaériennes et des blindés près des lignes des insurgés, la prochaine étape consistera à attaquer ces lignes de ravitaillement pour limiter la capacité d’action des forces gouvernementales.

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“Ses forces sont plutôt éparpillées entre Tripoli et Benghazi (à 1.000 km à l’est) et nous allons essayer de couper le soutien logistique“, avait expliqué dimanche le plus haut gradé américain, l’amiral Michael Mullen, après avoir assuré que la zone d’exclusion aérienne était instaurée. La coalition, avec à sa tête les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne, est entrée en action samedi en bombardant par air et par mer des objectifs militaires, en vertu de la résolution 1973 de l’ONU adoptée jeudi soir.

Dans la nuit, des missiles ont détruit un bâtiment administratif à l’intérieur du complexe résidentiel de M. Kadhafi dans le sud de Tripoli, où les habitants ont entendu de fortes explosions. Selon la coalition, il abritait un centre “de commandement et de contrôle“ des forces gouvernementales.

Plusieurs hauts responsables ont assuré que la coalition ne cherchait pas à viser directement le colonel Kadhafi. Mais le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a laissé entendre lundi que cela pourrait arriver.

Dans l’Est, les forces gouvernementales, qui avaient attaqué Benghazi samedi matin, ont reculé jusqu’à Ajdabiya, à 160 km au sud, selon des journalistes de l’AFP, qui ont vu des dizaines de chars détruits par des frappes aériennes le long de la route entre les deux villes.

Des centaines de rebelles se rassemblaient dans la matinée à quelques kilomètres d’Ajdabiya, où toutes les communications ainsi que l’alimentation en eau étaient coupées. Une épaisse fumée noire s’élevait au-dessus d’un bâtiment de la ville.

“Nous demandons plus de frappes aériennes. Nous voulons qu’ils bombardent ses aéroports et ses chars“, a déclaré Salman Maghrabi, un combattant rebelle.

Après avoir annoncé vendredi un cessez-le-feu qui n’a pas été respecté le gouvernement libyen a renouvelé dimanche soir son engagement, en réponse à un appel de l’Union africaine à “la cessation immédiate des hostilités“. Washington a dénoncé “un mensonge“.

L’intervention militaire, réclamée par l’opposition libyenne, a débuté par une frappe aérienne française samedi à 16H45 GMT. L’Italie, la Belgique et l’Espagne ont annoncé dimanche leur participation aux opérations, tout comme le Qatar et les Emirats.

Le très influent prédicateur qatari cheikh Youssef al-Qardaoui a affirmé que l’intervention internationale était “nécessaire“ pour arrêter l’effusion de sang. Mais l’Italie a fait part lundi matin de son scepticisme, refusant toute “guerre“ contre la Libye et réclamant des assurances sur la conformité des premières frappes avec la résolution de l’ONU.

L’intensité des bombardements a en effet provoqué de vives réactions. Le chef de la Ligue arabe, Amr Moussa, qui avait soutenu l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne, a estimé que les bombardements s’écartaient de leur but.

Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a répondu lundi que la communauté internationale devait parler d’une seule voix sur la Libye.

L’Allemagne s’est cependant dite confortée dans ses fortes réserves à l’égard de l’opération militaire, et la Russie a jugé “inadmissible“ d’utiliser le mandat de l’ONU “pour mener à bien des objectifs qui vont clairement au-delà de ses dispositions“.

Le président tchétchène, Ramzan Kadyrov, a estimé lundi que la “machine de guerre“ américaine était lancée et qu’elle ne s’arrêterait pas, comme en Afghanistan et en Irak.

Le Pentagone a affirmé dimanche soir qu’il n’y avait “pas d’indication“ de victimes civiles dans les zones touchées par la coalition. Le régime libyen a annoncé que 48 personnes avaient péri samedi soir, même si des journalistes invités à assister à des funérailles de victimes n’ont vu aucun corps.

Le Royaume-Uni a annoncé lundi matin avoir renoncé dans la nuit à une opération prévue dans la nuit, ses avions ayant repéré des civils dans le périmètre visé.

Le colonel Kadhafi, au pouvoir depuis près de 42 ans et contesté depuis le 15 février par une révolte qui s’est transformée en guerre civile, a prévenu que les Occidentaux devaient s’attendre à une “longue guerre“.

Un radio amateur néerlandais a révélé dimanche la présence en Libye d’un avion américain destiné aux opérations de propagande, qui diffusait un message dissuadant les navires libyens de prendre la mer, alors que les navires de la coalition internationale ont mis en place un blocus naval. La résolution 1973 du Conseil de sécurité de l’ONU exige l’arrêt complet des attaques contre les civils, impose une zone d’exclusion aérienne en Libye et permet des frappes pour contraindre le colonel Kadhafi à cesser la répression qui a fait des centaines de morts et poussé 300.000 personnes à fuir le pays.

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