En parcourant les stands d’exposition de la journée nationale de la vulgarisation agricole, nous sommes tombés sur une agricultrice venue d’Akbou, Mme Zemmour Khadidja, sous une affiche où était mentionné « Thametouth thaneslith » (la femme authentique) étalait des produits alimentaires campagnards tels les figues, le couscous d’orge et de blé, tagzarth oujenwi (équivalent de rechta), ainsi que du miel, de l’huile d’olive et du lait. Cette brave femme qui assume entièrement son statut de « Thafelahth its rabbin thisitha » (agricultrice et éleveuse de bovins), dit avoir un projet d’élevage de vaches laitières, financé par un projet Ansej, dont le taux de remboursement avoisine les 75%. « Il ne me reste plus que 16 millions de centimes à rembourser sur les 203 millions de centimes qu’on m’a accordés », soulignera-t-elle. Toutefois, ce projet a tourné comme un lait mal conservé, puisque affirmera-t-elle, 9 sur les 12 vaches qu’elle a acquises ont péri. « J’ai été arnaquée à cause de mon manque d’expérience d’alors », dira notre interlocutrice avec regret.Mais elle ne démord pas moins. Bien au contraire. Elle retombe sur ses pieds et lance un nouveau projet encore plus ambitieux : 36 vaches laitières et un camion de transport. Le coût du projet : un milliard de centimes. Il ne laissera pas passer l’occasion pour calmer les difficultés dont lesquelles « baignent » les fermiers et agriculteurs, notamment celles liées au secteur bancaire, et le manque de prise en charge des nouveaux investisseurs. Elle ne comprend pas pourquoi elle n’a pas été choisie comme lauréate du concours, elle qui « déverse » des torrents de courage pour mener à bien son rude travail de paysanne.Par ailleurs, l’agricultrice d’Akbou regrettera ce qui s’est passé en Kabylie en 2001, pour le mal causé à l’agriculture et à l’industrie de la région. « J’en connais beaucoup qui ont jeté leur lait, car ils ne pouvaient pas l’écouler. Une situation qui les a obligés à vendre leur cheptel », souligne-t-elle.
E. B.