Tizi Ouzou la plus touchée après Alger

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La violence contre les femmes est un phénomène qui continue de toucher toutes les tranches sociales algériennes. Le centre d’information et de documentation sur les droits de l’enfant et de la femme (CIDDF) a enregistré pas moins de 822 cas de violence contre les femmes.

En dépit des lois qui sont mises en place et les campagnes de sensibilisation que lancent certaines associations, ces pratiques illégales ne cessent de prendre de l’ampleur dans la société. Le réseau national des centres d’écoute des femmes victimes de la violence a démontré que ces victimes sont de plus en plus disposées à parler de ce qu’elles subissent

Alger vient en tête des wilayas qui enregistrent le plus de cas avec 205 questionnaires, elle est suivie de Tizi-Ouzou avec 114.

A l’occasion de la célébration de la journée mondiale pour l’élimination de la violence exercée contre les femmes, le président de la commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l’homme CNCPPDH, Farouk Ksentini, a estimé que ce phénomène ne cesse de prendre de l’ampleur dans la société algérienne, « la violence à l’encontre des femmes est un phénomène très fréquent dans la société algérienne. Cela est du aux mauvaises conditions sociales dont viennent les familles algériennes », a-t-il dit, tout en ajoutant que plusieurs femmes victimes des abus de la part de leurs proches se rapprochent de la CNCPPDH pour dénoncer ces actes illégaux. Concernant le coté juridique, M. Ksentini a souligné que les textes de lois qui portent sur les amendements et les peines à l’égard de ceux qui exercent de la violence contre les femmes sont « insuffisants ». En effet, selon lui, il faut la mise en place d’une loi permettant d’enclencher une procédure judiciaire sur le simple témoignage du voisinage. Le même responsable a fait savoir que la meilleure façon de lutter contre ce phénomène consiste en l’éducation, qui commence au sein de la famille puis à l’école et dans les mosquées. Ce phénomène a une très grande relation avec l’éducation de la personne violente. « Je pense que la violence contre les femmes est exercée beaucoup plus par des hommes qui ne sont ni instruits ni bien éduqués », a indiqué Amel. Une autre femme ajoute, dans ce sens, que « ce phénomène prend davantage d’ampleur parce que les femmes victimes de cette violence ont toujours peur de dénoncer ces pratiques. Il faut que les associations travaillent plus dans la sensibilisation des femmes sur la nécessité de la dénonciation des personnes qui exercent la violence contre elles », a suggéré Asma. Il y a lieu à souligner, également, que ces actes violents ne se résument pas seulement en la violence physique, il y a, aussi, la violence morale dont les spécialistes estiment qu’elle est très dangereuse, notamment le harcèlement sexuel qui figure parmi les violences les plus fréquentes dans les rues algériennes. « On ne peut marcher tranquillement dans les rues sans entendre des expressions très humiliantes à l’égard des femmes », a affirmé Louisa. Avec cette célébration de la journée mondiale de lutte contre la violence à l’égard des femmes, le Ministère délégué chargé de la famille et de la condition féminine lancera, aujourd’hui, la troisième campagne de lutte contre la violence à l’égard des femmes. Cette campagne dont l’intitulé est « Tous unis pour lutter contre la violence à l’égard des femmes », verra la participation de la DGSN, de la gendarmerie nationale et de la société civile.

Samira Saïdj

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