La carte à puce dans deux mois

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De notre envoyé spécial à Oran Elias Ben

En témoigne le nombre de projets en cours d’achèvement et ceux en phase de lancement. Accompagnant le ministre l’Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, à l’inauguration du nouveau centre emplisseur de Arzew (Oran), le P-DG de Naftal, M. Akli Remini, a passé en revue les projets et les ambitions aussi bien nationales que mondiales de la plus active des filiales du groupe pétrolier algérien, lors d’une rencontre avec la presse, qui a fait le déplacement à Arzew pour la circonstance. Des projets rentrant dans le cadre du développement et de la modernisation de la société, dont la concrétisation coûtera à Naftal, à moyen terme (05 ans), 40 milliards de dinars. Une mutation d’autant plus importante car étant dictée par l’ouverture du marché du secteur de l’énergie, qui exige des entreprises compétitivité et performance. Pour revenir aux projets de Naftal, son premier responsable annonce que les deux pipelines reliant El Khroub à Skikda seront prêts en octobre prochain. Et dans une seconde étape, il sera procédé au lancement de l’appel d’offres pour le pipeline El Eulma-El Khroub. La société procédera aussi au lancement du grand projet de canalisation reliant Arzew à Alger. « Un projet d’une importance certaine car le pipeline va desservir toutes les localités entre les deux métropoles en gaz (Chlef, Relizane, …) », soutient M. Remini, sans préciser la date de lancement. Entre autres retombées positives de ce projet : une économie d’argent concernant le cabotage estimé par le P-DG de Naftal, à 600 tonnes/an en produits, ajouter à cela la suppression du transport terrestre (par camions) et la rapidité et la sécurité de l’approvisionnement. Autre important projet, en phase de finition, c’est la carte à puce pour pompe à essence. Elle sera, selon Remini, mise en circulation au plus tard dans deux mois. C’est une carte qui stoppera net l’important trafic sur les bons d’essence, qui a pris une ampleur inquiétante ces dernières années. Remini parlera également du projet V-Sat, un système de communication par satellite qui reliera toutes les structures de la société en temps réel. « 2005 et 2006 seront les années de la réfection et de la modernisation du réseau de stations-service », dira le boss de Naftal.

Une action déjà entamée Quant à l’international, le conférencier évoquera la restructuration et le déploiement vers l’étranger de la filiale de Sonatrach : projets gaziers en Tunisie et en Afrique sub-saharienne, etc. De la traditionnelle séance questions-réponses avec les journalistes ressortiront certains éclaircissements sur des questions relatifs au nouveaux prix du gaz et carburant et les réactions qui ont découlent, la contrebande du carburant, les tendances du marché national et autres. « Les marges de profits de Naftal sont restées les mêmes depuis 7 ans. Ce sont les marges les plus faibles au monde. La société, au bord de l’étouffement financier, ne vivait que des bénéfices qu’elle tirait de la commercialisation des produits libres (pneumatiques et surtout lubrifiants) », relève le P-DG de la filiale de Sonatrach. Pour lui donc, la « correction » des prix administrés ne sera que bienvenue. « Cela nous permettra d’avoir plus de gains pour mieux gérer nos projets et relancer l’investissement », ajoutera-t-il. Cela étant, le premier responsable de Naftal n’écarte pas l’éventualité d’une autre hausse des prix du gaz et du carburant, dans les prochaines années.A propos d’investissements, Remini dira qu’une enveloppe de 12 milliards DA- contre 2 milliards de dinars, il y a quelques années, sera consacrée en 2005 au parachèvement des projets en cours et au lancement d’autres. A une question sur les émeutes qu’ont connues plusieurs régions du pays, provoquées par la hausse du gaz, le boss de Naftal aura cette réponse sans appel : « Ce n’est pas à Naftal de répondre à cette question, car ce n’est pas la société qui a procédé à une telle révision. » En outre, le premier responsable de la société ne manquera l’occasion pour dénoncer les spéculateurs qui font monter, selon lui, les prix de la bouteille de gaz. Il critiquera également les opérateurs privés qui exercent dans le secteur, et qui font du remplissage de gaz avec des bouteilles de Naftal. Concernant le phénomène de la fuite du carburant, Remini annoncera que pas moins de 3 000 M3 de ces produits passent chaque jour nos frontières. « Tant que les prix de nos produits sont bas comparativement avec ceux de nos voisins, ce fléau continuera à sévir. », précise-t-il. L’hiver est une période où la consommation de gaz enregistre des pics. « Nous déployons des efforts considérables afin de subvenir aux besoins des populations en gaz », assurera Akli Remini. En cette période pas moins de 600 000 bouteilles de gaz sont commercialisées. Les pénuries, devenues monnaie courante ces dernières années, sont en voie de diminution. Côté chiffres, l’on saura que Naftal a fait un chiffre d’affaires provisoire situé entre 190 et 200 milliards de dinars en 2004, avec des bénéfices estimés à 10,2 milliards de dinars, soit une croissance des ventes de 3 à 4% par rapport à 2003. Akli Remini, soulignera, par ailleurs, que la société paie chaque année entre 50 et 60 milliards de dinars d’impôts. Elle commercialise 2 millions de tonnes de produits pétroliers et 140 millions de bouteilles par an. Les Algériens consomment de 45 à 50 kg de gaz GPL par habitant/an.

E. B

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