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Après les accusations de la justice suisse contre le général en retraite Khaled Nezar : Le retour du “Qui tue qui?”

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Ni la concorde civile, ni la réconciliation nationale, encore moins ce qu’on pourrait appeler « le grand pardon » n’ont pu convaincre les partisans du « qui tue qui ? », dont beaucoup siègent allégrement à l’APN, avec tous les avantages y afférents.

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Lorsque en janvier 92, Khaled Nezzar, en sa qualité de ministre de la Défense nationale, avait pris la décision, avec le soutien de quelques démocrates et autres représentants de la société civile, d’arrêter le processus électoral suite à la victoire des Islamistes du FIS, l’objectif de l’institution militaire visait à sauver la démocratie naissante d’un projet intégriste qui, objectivement parlant, mettait en danger la pérennité de l’État et menaçait l’intégrité physique des citoyens.

L’on se rappelle que ces mêmes dirigeants du parti dissous n’usaient d’aucun stratagème ni insinuation pour afficher leurs desseins macabres et leurs ambitions d’appliquer la chariaa une fois arrivés au pouvoir. Les atteintes aux personnes et aux biens, les menaces sur l’ordre républicain perpétrées par les dirigeants, militants et adhérents du FIS, l’appel à la grève insurrectionnelle et à la désobéissance civile, l’appel à la guerre sainte par des prêches virulents, avaient inéluctablement pour finalité l’instauration d’un Etat théocratique. Nul n’ignore que suite à ces appels, les membres du FIS ont perpétré des massacres collectifs et des assassinats par dizaines de milliers, s’attaquant sans distinction aucune aux populations civiles, aux fonctionnaires de l’Etat, aux journalistes et membres des médias audiovisuels, aux services de sécurité et aux membres de l’armée. Mettant ainsi le pays dans le chaos le plus total ou nul, parmi ceux qui avaient choisi la résistance, n’était certain de rentrer chez lui le soir. Ceux qui n’ont pas la mémoire courte savent très bien qu’ à la demande de la société civile, tout particulièrement du Comité National pour la Sauvegarde de l’Algérie (CNSA), et suite à la réquisition des autorités légales, l’Armée nationale populaire est intervenue pour soutenir la légitime défense de la République menacée et de la Démocratie qui a été déclarée impie par l’intégrisme. Par ailleurs, et par devoir de mémoire et de reconnaissance, personne n’est en mesure de nier l’apport des patriotes, soutenus par l’ANP qui ont évité à l’Algérie le sort tragique de l’Afghanistan. Aujourd’hui, quelques esprits chagrins, n’ayant pas encore digéré vingt ans plus tard, ce qu’ils refusent de nommer « le salut de la République » n’ont cessé d’objecter que « les Islamistes ont été lésés et qu’en réalité les membres du HCE avaient utilisé le danger islamiste, la crédulité de la société civile et la naïveté des progressistes pour fermer la parenthèse démocratique et pérenniser le pouvoir d’alors ».

Les autres, ceux qui avaient applaudi la décision d’arrêter le processus électoral déplorent que la Procureure fédérale suisse ait, a priori, donné suite à la requête de deux anciens responsables du FIS demeurant en Suisse, qui, par le biais d’une « plainte pour tortures », entendent en réalité présenter leur organisation aujourd’hui dissoute par la justice algérienne, comme victime du gouvernement et de son armée. Et comme il faut se placer dans l’air du temps avec « le printemps arabe », l’occasion, tant attendue, a été saisie au vol pour bourdonner que « La demande de justice, qui n’a pas encore trouvé son expression en Algérie, doit maintenant être réalisée en Suisse. »

Or, Khaled Nezzar avait publiquement déclaré avoir sanctionné tous les dépassements portés à sa connaissance et en particulier les faits de torture qu’il a qualifiés comme « une salissure qu’il faudra s’employer à effacer ».

Ni la concorde civile, ni la réconciliation nationale, encore moins ce qu’on pourrait appeler « le grand pardon » n’ont pu convaincre les partisans du « qui tue qui ? », dont beaucoup siègent allégrement à l’APN, avec tous les avantages y afférents. En sachant pertinemment que l’islamisme radical a été vaincu militairement, mais demeure une expression politique, à l’image, entre autres, du MSP de Aboudjerra Soltani, qui a le vent en poupe ces derniers temps, les relais islamistes tentent de se refaire une virginité. Louiza Hanoune qui a participé au contrat de Rome de Saint Egidio auprès de Djaballah, avait appelé à une commission d’enquête internationale, elle qui s’acharne aujourd’hui, à s’opposer à l’ingérence étrangère d’où qu’elle émane. Voilà ce qui est admis de lui attribuer ce sentiment prégnant jusqu’à l’irrationnel dans ses tentatives de se mettre au devant la scène, à fortiori à quelques mois des législatives auxquelles elle tient mordicus à les habiller de vert. Etant un justiciable, comme tous les justiciables, Khaled Nezzar, a déclaré sur l’honneur qu’il s’engage à se représenter en Suisse pour assurer sa défense et répondre aux questions afin qu’une fois de plus, la décision collégiale ayant conduit à l’arrêt du processus électoral prime sur les desseins macabres avoués des dirigeants du FIS et leurs relais actuels.

Ferhat Zafane

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