La grève des hospitalo-universitaires largement suivie

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Le mouvement de grève de trois jours reconductible chaque semaine, auquel ont appelé les hospitalo-universitaires s’est poursuivi hier pour la deuxième journée consécutive.

Les hospitalo-universitaires veulent, à travers cette action de contestation, exiger « une enquête sur la hausse de la facture d’importation des médicaments et la révision du régime indemnitaire ». Ce mouvement de grève déclenché depuis dimanche dernier, a été largement suivi, où pratiquement tous les établissements hospitalo-universitaires ont été paralysés.

Toutes les consultations et les interventions prévues pour la journée d’hier ont été reportées, tandis que les activités de soins ont été paralysées. Il y a eu grève également dans les différents services (gynécologie, neurochirurgie et maxillo-facial…). Néanmoins, le service minimum a été assuré par cette corporation. Notre virée au niveau du CHU Mustapha Pacha confirme ce constat.

Après une longue attente devant l’entrée des blocs de médecine, plusieurs malades ont dû rebrousser chemin, tout en déplorant ce mouvement de grève, qui a paralysé plusieurs services dans ces établissements.

Un professeur du service de génécologie, rencontré dans cet établissement a fait savoir que « ce débrayage est alimenté par deux points majeurs ». « Le premier point concerne le problème récurrent du manque de médicament au niveau des établissements de santé publics, alors que le deuxième est lié au régime indemnitaire », a encore expliqué notre interlocuteur.

Même son de cloche chez le secrétaire général du syndicat national des professeurs et docents en sciences médicales (SNPDSM), le Pr. Nacer Djidjli qui a estimé qu’ »il est inconcevable de relever des pénuries de médicament au moment où la facture d’importation a atteint 2,5 milliards de dollars en 2011″.

S’exprimant hier -matin, sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale, le Pr. Djidjli a indiqué que « nos revendications principales sont de deux ordres : premièrement, nous ne pouvons plus continuer à accepter les conditions dans lesquelles nous travaillons. Nous ne pouvons pas accepter que l’Algérie dépense 2,5 milliards de dollars pour la facture de médicaments qui augmente d’une année à l’autre et qu’en même temps les pénuries se font de plus en plus importantes, de plus en plus aiguës et cycliques et touchent des médicaments vitaux ».

Il enchaîne : « C’est pour cela que nous avons exigé une commission d’enquête indépendante pour que les Algériens sachent pourquoi ils n’ont pas de médicaments alors qu’on dépense autant d’argent ».

S’agissant de la deuxième revendication des hospitalo-universitaires,le Pr. Djidjli dira que cette dernière concerne le régime indemnitaire de cette corporation. « Nous négocions ce régime indemnitaire de santé depuis trois ans pour ne pas dire plus. Mais on ne voit toujours pas l’aboutissement de ce dossier », a-t-il regretté.

Il y a lieu de souligner que les hospitalo-universitaires comptent tenir une assemblée générale aujourd’hui, pour réfléchir à la suite à donner à leur mouvement de grève.

L.O.Challal

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