C’est dans la plus grande joie que les bénéficiaires des 507 logements sociaux de la wilaya de Béjaia sont venus avant-hier jeudi, pour récupérer les clefs de leurs nouvelles demeures, après une attente qui n’a que trop duré.
Sous le retentissement des tambourines de deux troupes d’Idebbalene et des youyous stridents des femmes présentes en masse, comme à l’accoutumée en chaque événement important, la cérémonie de remise des clefs s’est déroulée au niveau de la maison de la culture Taos Amrouche avec la présence de l’ensemble de l’exécutif de wilaya, du wali, des représentants du ministère de l’Habitat, des membres de l’APN, des chefs des différents corps de sécurité ainsi que de nombreux représentants de différents organismes publics et privés.
Les 382 bénéficiaires qui ont été tirés au sort une semaine auparavant, ont tous été rappelés, un après un, pour recevoir la cléf qui leur permettra enfin de s’extirper de la modicité longtemps endurée, et qui leur ouvrira, sans doute, la porte vers une nouvelle vie, à vivre dans de meilleures conditions. Il faut dire que cette cérémonie de remise de clefs a été marquée par une ambiance pleine d’émotion, surtout si on sait que la wilaya de Béjaia n’a pas connu un pareil évènement depuis 2001, c’est-à-dire la date de la dernière attribution de logements sociaux.
Cela ne va pas sans dire que la liste des demandeurs est encore longue et que l’affichage des dernières listes de bénéficiaires à la mi-ramadhan dernier à suscité faut-il le rappeler, de la colère, voire même des échauffourées pendant deux jours.
Le premier responsable de la wilaya, lors de cette cérémonie de remise de clefs, a donné un long discours dans lequel il a déclaré que « la commune de Béjaia avec ses 200000 habitants presque atteints, ne compterait pas plus de 6000 à 7000 vrais prétendants au logement social alors que les demandes exprimées ont atteint l’ordre des 24000 ». Un chiffre que Hamou Ahmed Touhami trouve excessivement exagéré. Selon celui-ci, « le salaire d’un candidat au logement social ne doit pas dépasser les 24000 DA ».
Cela ne va pas sans susciter chez certains des questionnements, lesquels s’interrogent sans trouver un brin de réponse « comment pourrait-on posséder un logement si on touche mille DA de plus que le montant arrêté par la loi, c’est-à-dire 24000 DA ? ». Quoi qu’il en soit, les logements distribués ont redonné des couleurs à leurs bénéficiaires, néanmoins quelques mécontentements ont été exprimés par quelques uns .
C’est le cas d’un bénéficiaire habitant le quartier Bab Ellouz dans la haute ville de Béjaia, à qui on a attribué après tirage au sort un appartement de type F3 au niveau du Site OPOW. Le seul couac c’est que le logement en question lui a réservé » trop de mauvaises surprises ». « L’appartement qu’on nous a attribués est bon pour un couple sans enfants mais pas pour nous qui sommes une famille nombreuse », fulmine le concerné en ajoutant « les chambres sont trop exigües même pour loger une seule personne, les toilettes ne disposent pas d’ouverture d’aération, idem pour la salle de bain et la liste des anomalies est encore trop longue ».
Le bénéficiaire, très dépité va même jusqu’à dire « on nous a tirés d’une galère pour nous jeter dans une autre, c’est la corde au cou ».
M.H.Khodja