Bouira : Sit-in devant la wilaya des propriétaires des fusils de chasse

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Dépossédés de leurs fusils de chasse depuis 1993, les centaines de propriétaires de fusils de chasse n’ont eu de cesse d’interpeller les différentes autorités pour récupérer leurs biens. Après les rassemblements devant les sièges de daïras et d’APC, hier matin, c’était le siège de la wilaya qui était pris d’assaut par les protestataires venus voir le wali pour s’expliquer sur les “manipulations” dont ils se disent victimes. En effet, les propriétaires de fusils de chasse que nous avons rencontrés devant le parvis du siège de la wilaya, affirment qu’ils n’ont pas à constituer “une tonne de paperasseries administratives” pour rentrer en possession de leurs armes : “Au niveau de certaines brigades de gendarmerie, nous devons remplir un formulaire auprès d’un médecin psychiatre pour attester de nos pleines facultés mentales, un autre certificat médical auprès d’un généraliste, et autres documents comme si nous demandions une autorisation alors que nous voulons juste récupérer ce qui nous appartient…», fulmine Bouaziz, octogénaire de Takerboust, qui ne mâche pas ses mots à l’endroit des autorités concernées. En ajoutant : “Récemment, plus de 80 fusils de chasse ont été restitués à leurs propriétaires dans la commune de Saharidj, 36 autres l’ont été à Takerboust et j’en passe. Aujourd’hui, nous interpellons le wali pour nous dire comment ces armes ont été restituées alors que nous autres attendons toujours…’’

Un autre septuagénaire interviendra pour dire : “Si les personnes qui ont récupéré leurs fusils de chasse ont payé des pots-de-vin pour recouvrer leurs biens, nous sommes prêts à le faire…’’ Une hargne qui prouve que la détermination des vieillards à rentrer en possession de leurs armes est inébranlable. A cela s’ajoute un autre problème et non des moindres, concernant les propriétaires de fusils de chasse décédés et dont les ayant-droits exigent la restitution des armes de leurs parents. “On nous demande une fredha et tout un tas de documents pour faire valoir nos droits, comme si une simple fiche familiale ne fait pas l’affaire…», s’indigne un quadragénaire de Taghzout ayant perdu son père récemment. Après avoir fermé le siège de la wilaya pendant près de deux heures, les vieux protestataires improviseront une prise de parole devant le parvis de la wilaya. “Cela fait plus de 50 fois que nous venons pour voir le wali, à chaque fois, il délègue son chef de cabinet… c’est de la négligence ou du mépris de sa part ? Nous allons nous concerter pour passer à des actions beaucoup plus radicales puisque apparemment c’est le seul moyen de se faire entendre des autorités… Nous bloquerons plusieurs axes routiers et même l’autoroute si il le faut et ce sera alors au wali de se déplacer…” Après que la foule se soit dispersée dans le calme, plusieurs délégués ont convenu de se rencontrer dans les prochains jours, afin de mener une action commune qui ne sera pas sans désagréments pour les usagers de la route.

Hafidh B.

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