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En marche vers les surprises

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Il est peut être trop pour de se prononcer sur l’issue du scrutin, qui verrait pas moins de 8 partis politiques et des listes d’indépendants, prendre part à la course. Bien que la campagne électorale n’a pas encore démarré, il est, d’ores et déjà, possible de faire une lecture de l’événement concernant le rapport de forces politiques locales, ainsi que la disponibilité citoyenne à trancher sur la distribution des chances, sur les 67 APC et l’APW de la wilaya de Tizi Ouzou. Le FLN, est le parti le plus présent sur l’étendue de la wilaya, suivi du FFS du RND, du RCD, du PT, de HMS et des indépendants. On croit savoir que le RCD aura jusqu’à une trentaine de listes recevables, sur 67 communes de Tizi Ouzou et une liste APW. Déception pour le parti de, Saïd Sadi, qui n’a pas eu la réponse escomptée du FFS, pour établir des listes communes. La main tendue insidieusement par le leader du RCD consititue pour les militants du FFS, comme une main de fer enveloppée dans un gant de velours.Si l’on se fie aux données locales en Kabylie, le RCD est plongé dans un isolement gravissime.Ni le FFS, ni les Archs, ni le MCB, ni la fondation Matoub Lounès, ni le mouvement associatif, n’ont de rapport de convivialité politique avec le parti de Saïd Sadi. En ce sens, que le RCD, non seulement a raté sa représentation à l’échelle de toutes les communes, mais sur celles où il compte chasser. Ses chances sont réduites à néant, exception faite de deux où trois municipalités qui lui restent fidèles. A présent le RCD est en déliquescence avancée, dans son rapport avec la société civile comme dans son rapport avec ses militants. Les quelques sorties de proximité faites par Saïd Sadi dans certaines localités, où il n’a pu rassembler que des dizaines de citoyens, renseignent sur l’état du parti dans ses capacités de mobilisation. Dans certaines bourgades, le passage du leader du RCD a été un non-événement. D’emblée, le RCD participera à la prochaine compétition en corps amputé de l’une des plus importantes vertus, la crédibilité politique. Cependant, il ne peut être un rival politique potentiel pour les autres formations politiques. Pour ce qui est de sa liste à l’APW, drivée par Rachid Arabi, la probabilité donnée par certains observateurs de la chose politique en Kabylie, ladite liste ne récoltera qu’un nombre minime de siège, ne dépassant pas la dizaine, donc de ce fait s’exclue de la présidence et serait dans l’impérative condition d’alliance. Le PT de Louiza Hanoune, présent dans 5 communes avec une liste APW, se contentera uniquement de sièges dans les futures assemblées. Sa participation ne relève que de la figuration politique, son parti n’a pas l’ancrage nécessaire en Kabylie pour que l’espoir lui soit permis d’être aux commandes des municipalités.La surprise par contre, pourrait venir du FLN et du RND, qui ont un électorat stable et fidèle, auquel s’ajouteront des voix de milliers de citoyens lassés de la représentation traditionnelle. Dans certaines communes, les listes FLN et RND, ne sont autres que des dissidents du FFS et du RCD. La décomposition et l’émiettement du tissu politique local, et en vertu des nouvelles donnes nationales, depuis le 8 avril 2004, la cartographie politique en Kabylie est en sérieuse mutation quantitative et qualitative, à la faveur de nouvelles formations politiques et des partis semi ancrés dans la région tel le FLN, dont les relais sont importants. Plusieurs APC peuvent facilement être gagnées par ces deux partis, et l’alliance pour la présidence de l’APW est déjà une chose acquise. Il leur faudra 22 élus sur les 43, pour que la tête de liste soit du RND ou du FLN. A ce niveau, on donne, sur la base de la représentativité, plus de 15 membres au FLN et une dizaine au RND. Pour le scrutin passé, dans les conditions qu’on connaît en 2002, le FLN a eu 13 sièges sur 43 et le FFS 34 siège. En 1997, seulement 3 sièges chacun revenaient au FLN et RND et à chaque fois que le FFS et le RCD reculent, le FLN et le RND marquent des avances.Le FFS de Hocine Aït Ahmed, sera le parti le plus attendu pour sortir vainqueur de ce scrutin. Présent dans 62 communes et une liste APW, l’électorat du FFS est important en Kabylie pour des raisons de sociologie, car le parti de Hocine Aït Ahmed est sérieusement ancré dans la région. Les difficultés de ce parti, ne lui viennent pas de la société civile, mais plutôt de ses propres forces, donc de l’intérieur du parti, problème aggravé par le travail de sape fait par le RCD 15 années durant. Le FFS reste malgré tout la formation politique à même de rafler et de ratisser large, en dépit de quelques têtes de listes trop contestées par la base militante. Ce n’est pas évident, tout de même, au parti d’Aït Ahmed de se doter d’une majorité absolue pour l’APW. En 1997, 22 sièges sur 43 lui revenaient et en 2002, pas moins de 34 sièges. Donc pour la présidence de l’APW, lors des deux échéances locales passées, le FFS était maître à bord.Rien n’est sûr pour le prochain rendez-vous, car le FFS aussi, de son côté, a laissé des plumes depuis 1997. On le donne porteur d’une majorité pour la prochaine APW mais non absolue, ce qui le mettra dans une obligation d’alliance pour que la présidence lui revienne. Ce sera le même scénario dans certaines APC de Kabylie, où il a pourtant l’habitude de damner le pion à ses rivaux. Ces projections politiques très inédites en Kabylie, dénotent de l’état des lieux qui se transforment. Les changements s’accélèrent pendant que certains partis trop confiants, se font dépasser par la réalité objective du terrain politique. Une chose est sûre, c’est que la population en Kabylie s’est forgée de nouveaux réflexes, dans ses choix et ses propensions, sans qu’elle ne prête allégeance à aucun lobby.Au delà du 24 novembre, ça sera le 25, avec un nouvel habillage politique de la région, pour qu’une nouvelle ère commence, et que la prise en charge des questions de développement ne soient pas un vain mot pour nos futurs élus.

Khaled Zahem

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