Le suicide prend de l’ampleur

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Le phénomène du suicide tend à prendre des proportions de plus en plus alarmantes au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou. Depuis le début de l’année, au moins une dizaine de suicides y ont été enregistrés.

Une situation qui interpelle au plus haut point.Le phénomène du suicide tend à prendre des proportions de plus en plus alarmantes au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou. Depuis le début de l’année, au moins une dizaine de suicides y ont été enregistrés. Une situation qui interpelle au plus haut point. Vendredi dernier, une autre victime est venue s’ajouter à la liste des morts par suicide. Un triste palmarès que la wilaya voit s’allonger. La victime, un jeune homme de la trentaine, s’est donnée la mort par pendaison du côté d’Aït Bouadou. Ce phénomène de suicide semble s’installer à travers la wilaya et toucher toutes les localités, n’épargnant aucune catégorie sociale, et encore moins les différentes tranches d’âge. Ce qui s’est passé la semaine écoulée ne fait que confirmer la thèse. Trois enfants, dont l’âge varie entre 11 et 12 ans, ont mis fin à leurs jours. Une nouvelle qui n’a pas manqué de plonger toute la population locale dans l’émoi. D’autant plus que cela s’est passé en moins de 24 heures. Le premier enfant à été retrouvé pendu dimanche, les deux autres, le lendemain. L’âge des enfants en a choqué plus d’un et en dit long sur la nécessité de se pencher sur la question, et plus encore, de tirer la sonnette d’alarme sur ce phénomène qui guette la population, la jeunesse vouée à la détresse en particulier. Pour ce qui est de cet énième cas de suicide, enregistré avant-hier, il intervient dans ce contexte encore marqué par ces troublantes découvertes dans la région. Cela a laissé libre cours à toute sortes de spéculations sur les motivations d’un tel acte de désespoir chez des enfants de si bas âge. Si pour les derniers cas des jeunes enfants aucune interprétation n’est venue apaiser les esprits, notamment celle des parents, les explications d’un tel acte chez les catégories d’âge un peu plus avancées sont plus nombreuses. Certains observateurs n’hésitent, en effet, pas à pointer du doigt la situation sociale au niveau de la wilaya. Une situation qui n’offre pas d’alternative. Il faut dire que celle-ci n’est pas du tout favorable à une stabilité morale. Le chômage gangrène le quotidien des citoyens de la région. Les jeunes, et même les moins jeunes, se retrouvent prisonniers de ce même quotidien qui n’a rien à leur offrir. Ajouter à cela, la crise de logement et surtout la cherté de la vie qui ne laisse aucune chance au citoyen, les jeunes en premier lieu, afin de contribuer à faire vivre leurs familles ou même à subvenir à leurs propres besoins. Ceci, entre autres difficultés auxquelles ils doivent faire face. Par ailleurs, les procédés du suicide sont presque tout le temps les mêmes. Ainsi, que ce soit à l’intérieur des demeures familiales, où ailleurs, loin de ces dernières, la plupart des personnes qui se sont suicidées sont retrouvés pendus. On rapportait, en effet, dans ces colonnes, le bilan de la protection civile sur les accidents domestiques. Ces derniers faisaient ressortir que près de 300 cas de suicides enregistrés dans la wilaya ces cinq dernières années l’ont été par pendaison. Ceci, alors que l’année 2011 a connu 30 cas de pendaison, selon les mêmes services de la protection civile de Tizi-Ouzou.

Un taux qui, tout en étant important, risque de paraître moindre devant celui que risque d’enregistrer la wilaya d’ici la fin de l’année.

Il est peut-être temps que les autorités se penchent réellement su la question.

T. Ch.

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