Le front social en ébullition

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A l’approche des élection législatives, considérées unanimement comme l’occasion idoine de placer le pays sur les rails de la modernité et de la bonne gouvernance, on assiste à une série de grèves dans les secteurs de la santé l’éducation, le transport aérien, la justice… et la liste est longue.

Concernant le volet de l’éducation, secteur hautement stratégique, il reste le plus perturbé par les débrayages. Les revendications soulevées, depuis 2008, par les corps communs s’articulent autour de leur intégration dans le secteur conformément au décret exécutif 08-315, le droit à la formation continue, la révision des horaires, le droit à la retraite après 25 ans de service, la délimitation des missions des ouvriers professionnels, la révision de la classification des corps communs et de leurs salaires. Les différents syndicats s’impatientent à connaître les résultats des négociations de la commission ad-hoc concernant la mouture finale du statut particulier. Certains syndicalistes espèrent que les résultats répondront aux attentes des partenaires sociaux. De l’autre coté le ministre de l’Education nationale, Benbouzid, a anticipé les choses en félicitant d’ores et déjà les partenaires sociaux de la satisfaction de toutes leurs propositions relatives à l’amendement de leur statut. Jamais satisfaits, les syndicalistes diront «en dépit de quelques garanties, il reste toujours des points obscurs.». Comme revendications, ces mouvements de protestations ont pour dénominateur commun, l’amélioration des conditions de vie socioéconomiques. En effet, si les manières de réclamer leurs droits et d’exprimer leur ras-le-bol sont différentes, les revendications des protestataires sont, elles, presque identiques : emploi, logement, augmentation salariale, amélioration des conditions de vie. Un autre secteur aussi stratégique, en l’occurrence les transports publics, est venu, à travers un communiqué rendu public hier, d’émettre un préavis de grève si les revendications ne sont pas satisfaites par le ministère des transports. Ce qui est à craindre à ce propos, c’est que cette protesta fasse de l’ombre aux élections. En effet, à une dizaine de jours, des législatives prévues le 10 mai prochain, alors que le pouvoir donne des signes de panique face une échéance électorale des plus incertaines, le front social est en ébullition et multiplie des actions de protestation dont la principale cible est la tenue du scrutin. “Dans le cas où les pouvoirs publics s’entêteraient à refuser d’accéder à nos revendications légitimes, nous appellerons l’ensemble de nos collègues à suivre le mot d’ordre de boycott des législatives», un appel mainte fois ressassé par les protestants et les grévistes. Une manière, selon eux de forcer la main aux pouvoirs publics pour les voir leurs revendications aboutir.

Ferhat Zafane

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