11 élus entendus par le juge d’instruction

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Accusés de «mauvaise gestion et dilapidation des deniers publics», au moins 11 élus de l’APC de Béjaïa, dont le maire, ont été entendus, avant-hier, par le juge d’instruction près le tribunal de Kherrata. Six autres membres du comité culturel communal de Béjaïa (ex-comité des fêtes) ont été également entendus dans le cadre de cette affaire. Au terme des auditions, le juge instructeur aurait ordonné de placer deux élus sous contrôle judiciaire. Les autres prévenus sont appelés à comparaître, de nouveau, dans les tout prochains jours, devant le même tribunal.

Pour l’heure, le dossier de cette affaire, aux relents d’un scandale financier, qui a déjà fait couler beaucoup d’encre, est en phase d’instruction. Le pôle judiciaire en charge de cette affaire éplucherait tous les documents comptables du comité des fêtes durant la période allant de 2012 à 2017. Une période durant laquelle cette association, selon un parlementaire de Béjaïa, Chafaâ Bouaïche, aurait dépensé «84 milliards de centimes.» Dans le cadre de cette affaire, le commissaire aux comptes, qui a validé la comptabilité du comité des fêtes, a été entendu, lui aussi, par le juge instructeur. L’ancien maire FLN, Hamid Merouani, avait reconnu, en novembre 2018, lors d’une conférence de presse, avoir dépensé «17 milliards dans le cadre des activités du comité des fêtes». Le comité était composé, à cette époquelà, de 2 élus FLN, 3 FFS, 1 RND et un autre du PT.

«Toutes les décisions ont été votées à l’unanimité. Cet argent n’était pas un gaspillage comme ils le prétendent. En plus des festivals organisés dans la ville de Béjaïa, le comité des fêtes a pris en charge les récompenses des lauréats des différents examens de fin d’année, du primaire au bac, a financé l’organisation des séminaires de médecins à l’université, a sponsorisé les associations scientifiques de notre université, a soutenu les nécessiteux durant les décès et a contribué à l’acquisition des chapiteaux et l’achat des cadeaux pour primer les vainqueurs des tournois sportifs organisés dans les quartiers. Je suis là pour rendre des comptes», avait-il déclaré.

Le désormais 3CB (Comité culturel communal de Béjaïa) a élargi, avec la nouvelle équipe à la tête de la municipalité, ses activités au volet hygiène de la ville. Le P/APC, Hocine Merzougui, ne le nie pas : «Nous avons tout fait, mais les moyens font défaut», déclare-t-il pour justifier le recours à une convention signée avec le 3CB pour la prise en charge d’opérations de nettoiement.

«Des gens ont travaillé et ils doivent être payés. L’argent a été dépensé pour la propreté de la ville», répond le maire, qui dit «n’avoir pas vu de mauvaise gestion». «Si quelqu’un a des preuves, j’irai avec lui», a-t-il insisté lors d’un point de presse. Selon le bilan présenté par le comité, le 3CB s’est aussi investi dans des activités religieuses, ce qui le fait sortir, faut-il le signaler, de ses missions culturelles. À ce sujet, des tenues pour des centaines de circoncis avaient été acquises «au prix fort» par les responsables de cette association, d’où des soupçons de «surfacturation».

F. A. B.

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