A l’épreuve de la fête de l’Aïd

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l Les chefs de famille n’en finissent pas de compter leurs sous, pour l’achat de divers produits, ce mois-ci que l’Aïd pointe son nez causant d’autres tourments aux consommateurs.Sempiternel calcul mental, des dépenses depuis trente semaines. Et l’on s’aperçoit très vite que les bourses se sont pratiquement vidées.Diantre, comment affronter donc l’obligation rituelle d’offrir à sa progéniture des habits neufs pour célébrer l’événement sanctionnant le mois de carême. La classe moyenne est constamment tirée vers le bas, le smic ne dépasse guère officiellement les 10 000 DA. Les salaires sont gelés et les dépenses ménagères de tous les jours s’ajoutent aux lourdes factures d’eau, d’électricité et de gaz, de téléphone qu’on paie chaque trimestre.l’Aïd approche à grandes enjambées. Et l’on recompte pour la énième fois ses dinars puis (d’un bond) on imite son voisin d’apparence bourgeoise mais qui sillonne lui aussi marchés hebdomadaire et bazars.“Chaque soir, depuis trois jours je n’ai fait que comparer entre les prix affichés dans différents points de vente de Boumerdès et de Boudouaou, lance Souad mère de quatre enfants, “les prix sont de plus en plus élevés”, poursuit-elle avant de disparaître les mains vides.Achètera, achètera pas? Il est fort possible que cette ménagère comme tant d’autres concitoyennes se rende à un quelconque marché hebdomadaire. On peut y trouver là aussi des articles “made in” tant appréciés pour leur qualité. Mais les coûts sont hélas, alignés avec ceux excessivement chers exposés dans les vitrines. Après une grande tournée au souk de Réghaïa, Dahmane (41 ans) s’approche, ce dimanche, d’un vendeur. Il y a étalage de petits costumes pour garçons et robes pour fillettes. Les prix varient entre 600 et 800 DA pièce.Le jeune homme ne trouve pas que c’est si bon marché, “mais j’offre tout de même à ma fille le plaisir de fêter l’Aïd, confie-t-il en souriant.Ce client n’a, en fait, qu’un enfant à charge. Et il réfléchit, selon ses confidences, à chaque dépense. Avec cinq enfants en moyenne la famille algérienne mis à part quelques exceptions, s’enfonce de plus en plus, dans la misère. Les enfants de la plupart des ménages ne peuvent réellement faire risette y compris le jour de l’Aïd.Sans vêtements neufs, sans jouets sans argent de poche, conséquence de l’érosion du pouvoir d’achat.

Salim Haddou

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