La victime est un jeune garçon, Ghilés H., fils d’un entrepreneur de la région.
Il a été kidnappé jeudi dernier. Agé de 19 ans et originaire du village Ath Illoul, dans la commune d’Azeffoun, le jeune homme est porté disparu depuis jeudi. Son véhicule, un Peugeot Bipper, a été retrouvé le lendemain, soit vendredi dernier, prés du village voisin de Cheurfa. « C’est à partir de là que nous avons déduit qu’il s’agissait d’un kidnapping », affirme une source locale, ajoutant que la victime souffre d’une maladie chronique : « Il est diabétique ». Aussitôt, une cellule de crise a été installée. Celle-ci, qui se trouve en réunion ouverte, a décidé hier, d’une grève accompagnée d’une marche pour la journée d’aujourd’hui. La grève est prévue pour deux heures de temps, soit de 10h à midi. La marche, elle, s’ébranlera du siège de l’APC pour se diriger vers celui de la daïra au niveau du chef-lieu d’Azeffoun. Un appel a été affiché partout à travers la région, à savoir Aghribs, Azazga, Fréha, Timizart…Il faudra donc s’attendre à une déferlante humaine, aujourd’hui à Azeffoun, dans la mesure où, dans pareils cas, la population locale n’hésite pas à prêter main forte pour obtenir la libération des otages et afficher, du coup, son refus d’abdiquer face au terrorisme et au phénomène du kidnapping. Un phénomène qui a pris des proportions alarmantes en Kabylie depuis quelques années. Selon des statistiques, qui restent toutefois approximatives, il s’agirait du 73e cas d’enlèvement enregistré dans la région depuis l’avènement de ce phénomène. Inutile de rappeler les mobilisations citoyennes qui avaient suivi les différents rapts, dans la passé pour dire qu’Azeffoun constituera un lieu de chute pour des centaines de personne, aujourd’hui, à l’occasion de cette marche. Aussi, il est certain que le mot d’ordre de grève sera largement suivi. Aucun effort ne sera ménagé en effet, pour obtenir la libération de Ghilés. C’est ce qui se dit dans la région, qui semble mobilisée pour atteindre cet objectif. En fait, c’est toute la Kabylie qui retient son souffle. Une Kabylie qui connait ces quelques derniers jours une recrudescence des actes de terrorisme et de banditisme. C’est dire que la situation sécuritaire est loin d’être bonne, en dépit de la forte présence des services de sécurité dans la région. Il ne se passe plus un jour, en effet, sans que l’on ne fasse état d’un acte criminel dans la contrée. Aucune commune ne semble être épargnée par le phénomène de l’insécurité et ce, au grand dam de la population qui ne sait plus à quel se vouer, si ce n’est de prendre son mal en patience en attendant des jours meilleurs.
M.O.B.