La laiterie de nouveau à l’arrêt !

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«Nous ne reprendrons pas le travail tant que nos droits ne seront pas rétablis ». C’est ce qu’avancent les travailleurs de la laiterie de Draâ Ben Khedda, entrés à nouveau en grève illimitée depuis avant-hier, dimanche. 

C’est donc reparti pour un nouvel arrêt à la laiterie de Draâ Ben Khedda, qui ne cesse, depuis des mois, de connaître des perturbations. Pour le représentant de la direction, « c’est une grève illégale et rien, à notre connaissance, ne pourrait la justifier ». Notre interlocuteur avance que « la réduction à 15 %, de l’indemnité fixée initialement à 20 %, que les travailleurs ont perçue ce mois d’octobre est due à la réduction du travail fourni : Deux fois huit heures discontinues (pas de travail le vendredi) contre deux fois huit heures continues, avec un travail fourni le vendredi auparavant, » explique t-il. « La direction s’est, ainsi, retrouvée face à une situation et il fallait trancher dans l’intérêt des travailleurs. Soit diminuer les effectifs et garder les mêmes horaires, soit arrêter le travail et garder les effectifs. C’est cette dernière mesure qui a été choisie. » On apprendra aussi que deux inspecteurs du travail se sont rendus à la laiterie pour discuter avec les travailleurs. Mais ces derniers ont refusé l’offre.  Les travailleurs, eux, remettent sur la table le cas des quatre syndicalistes suspendus. Mais la direction rétorque que «cela ne relève pas des prérogatives de la laiterie. Il faut qu’ils voient avec leur Union locale (UGTA) qui les a suspendus de toute activité syndicale. Les onze travailleurs qui ont fait l’objet de suspension par la direction ont été rétablis, à l’exception de deux. L’un a démissionné et l’autre refuse toujours de reprendre le travail, c’est son problème. La réglementation a été appliquée à son égard, avec des mises en demeure puis sa radiation. Quant à la prime, elle sera rétablie au même niveau qu’auparavant, lorsque la poudre sera réceptionnée en quantité suffisante et, de ce fait, quand le travail reprendra les vendredi,» explique t-on encore à la direction de l’entreprise. Chez les travailleurs, c’est un autre son de cloche. « La direction nous méprise ! Pour elle, le travailleur n’a aucune importance. La fiche de paie est réduite sans aucune raison. L’indemnité était à 20 % et le directeur l’a ramenée à 15 % pour ses simples intérêts. Pour nous, cette réduction est une forme de provocation. La poudre est en quantité suffisante, mais le directeur la détourne ailleurs », nous dit un travailleur. Son collègue lui emboîte le pas en déclarant: « Nous exigeons le retour de l’Etat dans cette laiterie ! ». Un autre nous lance : « Nous voulons connaître les résultats de la commission ministérielle. Où sont passées les conclusions de cette enquête ? Veut-on cacher quelque chose ? ».  Un autre travailleur tire sur l’Union locale de l’UGTA : «  L’Union locale n’a pas défendu les intérêts des travailleurs.» C’est dire que le consensus est loin entre les différentes voix. 

 Arous Touil

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