Mobilisation contre le caractère facultatif

Partager

Mobilisation contre le caractère facultatif. L’ensemble des établissements scolaires que compte la wilaya de Bouira avait été destinataire  d’une directive, invitant les chefs d’établissement à remettre au goût du jour les fameuses fiches de vœux. Ainsi,  64 345  élèves, répartis à travers le territoire de la wilaya, devraient exprimer leur choix d’apprendre tamazight ou  pas.  Supposons que l’ensemble de ces élèves formule le vœu de suivre des cours de tamazight. Ce cas de figure, invraisemblable faut-il le souligner, mettrait la direction de l’éducation dans une situation des plus embarrassante, puisque théoriquement  elle devrait assurer en termes pédagogiques  l’encadrement de ce nombre impressionnant d’apprenants.  Chose qui est pédagogiquement impossible. En fait, escompté ou pas, c’est à l’effet inverse que parviendrait la fiche de vœu. Autrement dit, l’enseignement de tamazight pourrait être remis en cause là où il est déjà assuré. C’est d’ailleurs ce qui a failli  arriver dans une école primaire d’Ait Laâziz, nous apprend Hamid Deradj, élément du Collectif National Autonome pour l’Enseignement de la Langue Amazighe (CNAELA).  La fiche de vœu « exhibée » par le chef d’établissement avait, et en plein cursus scolaire, semé le trouble. Il convient de souligner que le refus formulé par les élèves d’apprendre tamazight à l’école n’obéit pas forcément à des considérations idéologiques. On aurait aussi bien soumis à leur appréciation l’enseignement d’une autre matière, y compris l’enseignement de la langue sacralisée, le résultat aurait été le même.Quoiqu’il en soit, et avant que le cas de l’école primaire d’Ait Laâziz ne fasse boule de neige, une délégation du CNAELA est allée rencontrer, avant-hier, le directeur de l’éducation. Ce dernier expliquera qu’il n’avait fait que mettre en œuvre la circulaire ministérielle et que, toutefois, il retirera les fiches de vœux des établissements où tamazight est enseignée. Cela étant, ni le directeur de l’éducation ni, encore moins, les enseignants de tamazight ne peuvent mettre un terme à cet imbroglio  que génère à chaque fois la fameuse fiche de vœu. Seul une position linguistique clairement assumée par le gouvernement pourrait annuler une bonne fois pour toute ce caractère facultatif. Et c’est justement  contre ce caractère facultatif que se mobilise le CNAELA en lançant, dans un premier temps, une pétition où il est demandé aux « autorités compétentes l’annulation et la levée du caractère facultatif dans l’enseignement de tamazight ». D’autres actions, nous affirme Deradj Hamid, seront arrêtées lors de l’assemblée générale regroupant étudiants et enseignants et prévue pour lundi prochain.

SOA

Partager