Le désarroi des dialysés

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Si en terme d’infrastructures, notamment les centres d’hémodialyses, la wilaya de Bouira est relativement bien lotie, il n’en demeure pas moins que des carences inhérentes à la prise en charge du dialysé sont dénoncées par les malades eux-mêmes, à travers M. Izem, président de l’association des insuffisants rénaux. 

Le besoin en médecins spécialisés (néphrologues) est la première carence soulignée par ce dernier. En effet, sur les cinq centres d’hémodialyses publics que compte Bouira, seuls deux assurent le suivi des malades. Il s’agit du centre de l’EPH Mohamed Boudiaf de Bouira et de l’EPSP Ahnif. Le président de l’association affirme que des médicaments considérés comme vitaux pour une catégorie d’insuffisants rénaux sont indisponibles et hors de portée. Les médicaments dont il est essentiellement question sont le Rénagel et le Mimpra. Toujours à propos de médicaments, il nous apprendra aussi que beaucoup de malades pris en charge au centre d’hémodialyse de Bouira refusent des traitements d’origine chinoise et indienne. Ces médicaments traitant l’anémie seraient inefficaces, voire entraîneraient des effets secondaires, selon notre interlocuteur. Alors que le même traitement de provenance européenne et argentine a donné un meilleur résultat. Chose que nous confirmera le jeune Yacine un  hémodialysé qui ne comprend pas pourquoi on ne leur administre pas les médicaments dont l’efficacité a été vérifiée. Toujours à propos de leur prise en charge médicamenteuse, M.Izem assure et regrette que le fer injectable de fabrication chinoise soit administré aux malades sans « bilan de féructémie ». La réalisation de fistule artério-veineuse, procédé chirurgical (le principe consiste à mettre une veine au contact d’une artère, ce qui va la faire dilater et la rendre plus solide) facilitant le branchement au générateur, est une opération hors de prix puisqu’elle varie entre 15.000 et 35.000 dinars. En revanche, s’agissant de prise en charge en terme de transport et remboursement, le président de l’association n’a rien à redire est estime que la CNAS fait son travail.

Le calvaire des candidats à la greffe

Le traitement salvateur pour les dialysés est sans conteste une greffe rénale. Chose, et c’est un acquis, dont bénéficieront les insuffisants rénaux de Bouira, 13 d’entre eux y sont candidats. Seulement le processus n’est pas de tout repos et il l’est encore moins lorsque le candidat à la greffe n’est pas bien suivi. A ce propos, le président de l’association regrette que les bilans que l’on a la possibilité de faire à Bouira, se fassent encore à Alger. Chose qui, au-delà des dépenses que cela génère, use physiquement le malade. Ceci est d’autant plus éreintant que le patient dans l’attente d’une greffe « se rend au moins trois fois par semaine à Alger ». Ceci étant, il ne baisse pas les bras puisque au bout du tunnel l’espoir de se débarrasser du mal une bonne fois pour toute n’est pas un leurre. Il y a lieu de souligner que les donneurs de reins sont essentiellement de la famille des receveurs. Beaucoup de malades n’ont pas la chance d’avoir un donneur parmi les membres de leur famille. 

L’absence d’un DSP accentue le malaise dans le secteur de la santé

Depuis près de trois ans, M Chabane Sidhoum assure la gestion de la DSP par intérim. Un provisoire qui n’est pas pour faciliter la tâche aux insuffisants rénaux qui sont unanimes à décrier cette situation. M. Izem nous fera comprendre que le responsable actuel de la DSP ne dispose, hélas, pas de prérogatives larges pour prendre en charge certains problèmes. Une carence malmenant le secteur de la Santé à Bouira selon notre interlocuteur qui aimerait voir l’installation officielle d’un DSP pour mettre un terme aux carences relevées par l’association.

             

S.O.A    

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