Rencontre hommage à Djaout

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La maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou a abrité hier, une rencontre témoignage sur la vie du défunt Tahar Djaout.

Vingt ans après son assassinat, l’évocation de l’écrivain poète et journaliste a réuni sa famille et ses amis, venus lui rendre hommage et marquer la date anniversaire de sa disparition.  La rencontre, tenue dans la matinée, a été pour les présents l’occasion de parler de Djaout, l’homme, le citoyen d’Oulkhou, avant de parler de ce qu’il est devenu plus tard et de tout ce qu’il a donné au monde de la culture. Le souvenir de Tahar Djaout, touché en pleine tête par deux balles assassines des sanguinaires, un certain 26 mais 1993, demeure intact et préservé parmi tous ceux qui l’ont connu et côtoyé. Du côté de la famille du défunt, c’est le petit frère de l’écrivain qui était présent. L‘intervention de Mohand Djaout a résumé les principaux axes de la vie de son frère, notamment son parcours scolaire qui était d’ailleurs derrière le déménagement de toute la famille vers Alger. « C’était, en effet, dans l’unique but de permettre à Tahar de continuer ses études ». Bouzina Mohamed, un des amis d’enfance de l’écrivain, avec qui il a partagé ses années de jeunesse au village, a parlé de l’enfant que Tahar était. « Il respectait tous le monde, grand et petit sans exception », souligna cet ami. Il poursuivra en narrant, aux présents dans le petit théâtre de la maison de la culture, différentes anecdotes sur Tahar Djaout, insistant sur son amour de la nature et sa sagesse qu’il tenait de son père. Il rappellera également l’admiration et le respect qu’avait son ami d’enfance pour les grands écrivains qui ont marqué son époque. Ceux-là même dont il s’est inspiré et du talent desquels il s’est imprégné afin de forger son propre chemin dans le monde de l’écriture et de la poésie. Une interview de Tahar Djaout, réalisée en 1993, quelques jours avant sa disparition, par Mohand Arezki Himer, ancien journaliste, a été projetée à l’assistance. Un enregistrement durant lequel, l’écrivain a fait le tour des sujets d’actualité à ce moment-là. Il y aborde notamment la place de l’intellectuel au sein de la société de lutte contre l’intégrisme,  mais également l’intégration de l’anglais comme langue obligatoire dans le système éducatif scolaire. Cette dernière question l’avait particulièrement fait réagir, disant et affirmant que le système «  tourne le dos à la réalité linguistique du pays qui est trilingue », expliquant la place qu’occupent l’arabe, le français et le berbère dans la société. Il parla également du soi-disant subterfuge que constituerait, selon certains, l’anglais, dont l’intégration aurait l’unique but de concurrencer le français. Chose qu’il a d’ailleurs jugée «absurde». D’autres amis de Djaout se sont succédé par la suite, apportant chacun son témoignage et ses anecdotes. A noter, qu’en parallèle, une exposition a eu lieu au niveau du hall de la maison de la culture. Elle mettait en avant les œuvres de Tahar Djaout. Des livres, mais aussi des écrits journalistiques, retraçant le parcours intellectuel du défunt, ont été proposés au public. Les journées d’évocation consacrées à Tahar Djaout, organisées depuis vendredi à la maison de la culture, s’achèvent aujourd’hui avec un recueillement sur la tombe du défunt. Une délégation de la maison de la culture devra en effet se déplacer au village Oulkhou, près d’Azeffoun, pour déposer une gerbe de fleure sur sa tombe.

T. C.

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