«Notre commune accuse un énorme retard»

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Issu des élections du 29 novembre 2012, l’exécutif de l’APC de Beni Maouche est formé des élus de trois partis, à savoir : Le PT, le MPA, et le RCD d’où est issu le maire, M. Loudjani Khaled.

La Dépêche de Kabylie : Tout d’abord, est-ce que le courant passe entre les différentes tendances formant l’exécutif ?

 

Loudjani Khaled : Dès notre investiture aux commandes de l’APC, nous avons, mes camarades de la coalition et moi, laissé la politique de côté pour nous consacrer à notre mission d’élus, celle de développer notre commune et d’améliorer les conditions de vie de nos concitoyens. Le courant passe très bien entre nous. Nous souhaitons que les élus de l’opposition fassent de même en intégrant les commissions pour mettre la main à la pâte, car il s’agit de leur commune aussi. Celle-ci a besoin de toutes les énergies pour sortir du sous développement. Je tends la main à tous les élus sans exception.

 

Dans quel état avez-vous trouvé la commune ?

Nous avons trouvé une commune en panne où beaucoup de choses étaient à la traîne. Il fallait retrousser les manches pour la remettre sur les rails. Les PCD 2012 n’étaient toujours pas lancés, ce que nous nous sommes attelés à faire. Pour ce qui est du fonctionnement, nous avons trouvé plusieurs factures non réglées. Depuis le mois de mars dernier, nous n’avons cessé de nous rendre chez le contrôleur financier pour l’approbation de ces factures dont certaines sont réellement urgentes. Nos fournisseurs habituels refusent de nous approvisionner en fournitures, réclamant d’abord, et c’est leur droit, le payement de leur dû. Nous avons assaini la situation à 90%. Les 10% restant sont du ressort du contrôleur financier. Ce dernier continue à rejeter certaines factures, alors qu’elles ne sont entachées d’aucune irrégularité. A notre arrivée, le matériel roulant était dans sa totalité en panne. Au jour d’aujourd’hui, tout le matériel est réparé.

 

Les enveloppes budgétaires 2013 sont-elles suffisantes pour votre commune ?

Pour la première tranche des PCD 2013, elle est de l’ordre de 19 millions de dinars, je dirai que c’est une goutte dans un océan. Elle est très en deçà des besoins exprimés par les populations. Beni Maouche accuse un retard énorme en matière de développement. Je prendrai comme exemple l’aménagement urbain du chef-lieu communal qui est aussi un chef-lieu de daïra. Seuls 15% des ruelles et quartiers sont aménagés. Le premier petit projet attribué en 2005 fut suivi d’un autre en 2008 et puis plus rien. C’est insignifiant en comparaison avec ce qui est réalisé à Seddouk, une commune voisine. Sans exagérer, il nous faudra des dizaines d’années pour l’égaler. Pour ce qui de la rallonge du PCD 2013 de 19 millions de dinars, il est vraiment malheureux de constater que les projets ont été définis par la wilaya d’où des doubles emplois relevés.

Nous avons trouvé une commune en panne où beaucoup de choses étaient à la traîne. Il fallait retrousser les manches pour la remettre sur les rails.Les PCD 2012 n’étaient toujours pas lancés, ce que nous nous sommes attelés à faire. Pour ce qui est du fonctionnement, nous avons trouvé plusieurs factures non réglées. Depuis le mois de mars dernier, nous n’avons cessé de nous rendre chez le contrôleur financier pour l’approbation de ces factures dont certaines sont réellement urgentes. Nos fournisseurs habituels refusent de nous approvisionner en fournitures, réclamant d’abord, et c’est leur droit, le payement de leur dû. Nous avons assaini la situation à 90%.

 Nous vous donnerons comme exemple le projet de deux annexes administratives qui a été repris par la wilaya, alors que l’APC précédente l’avait déjà mis en place. Il est en phase de lancement des travaux. On vient de lui demander un changement d’intitulé. Autre aberration : nous avons prévu dans les PCD 2013 une enveloppe pour l’aménagement de l’ancien siège de l’APC et ce projet figure aussi parmi ceux mis en place par la wilaya. Pour ce dernier cas, nous avons changé d’intitulé au projet initié par l’APC. Le comble, ce sont les espaces verts qui ont été prévus dans les villages alors que le mieux aurait été de réhabiliter Tajmaâth où se rassemblent, chaque soir, les villageois pour s’informer, et discuter après une journée de labeur. Cette proposition a été rejetée par la wilaya.

 

Où en êtes-vous avec le problème de la décharge communale qui se pose depuis des années dans votre commune?

Nous essayons de régler définitivement ce problème de décharge qui se pose, il est vrai, avec acuité. Nous avons demandé une commission où sont représentés tous les organismes concernés (forêt, hydraulique, santé environnement, protection civile, APC, daïra). La dite commission a visité un terrain que nous lui avons proposé. Tous les membres ont émis un avis favorable. L’APC, lors d’une délibération a réquisitionné le terrain et le propriétaire a accepté de le vendre au prix fixé par les domaines. Tous les ingrédients sont donc réunis pour que Beni Maouche ait enfin sa décharge communale. Mais voila que quelques opposants tentent d’entraver le projet. Des opposants allergiques au mot « décharge ». Celle-ci pourtant ne gênera personne. En tout état de cause, l’APC est déterminée à aller jusqu’au bout pour imposer ce projet tout en restant dans les limites de la loi.

 

D’autres problèmes qui vous tiennent à cœur ?

Notre commune est confrontée à beaucoup de problèmes, nous nous limiterons à énumérer les principaux. L’un d’eux est l’alimentation en eau potable, un problème qui n’est pas des moindres. Pour parer à l’insuffisance du débit, nous venons de réaliser deux forages dont l’un est achevé et mis en service et l’autre en cours de réalisation. Reste le problème des équipements des stations et de la conduite principale, vieux et usés qui bouffent 80% du budget communal sans pouvoir arriver à satisfaire la population. Pour nous, l’unique solution réside dans l’alimentation en eau potable à partir de Tichy Haf. Cette éventualité nous l’avons portée à la connaissance du Premier ministre lors de sa récente visite à Béjaïa. La wali de Béjaïa, lors de notre audience du 07 juillet dernier, en a également été informé et sa réponse fut positive. Il nous a même appris que notre commune faisait partie des six nouvelles communes retenues par le ministère. Un autre problème important concerne le siège de la sûreté urbaine, réceptionné provisoirement en 2011. L’édifice se dégrade de plus en plus, le chantier du célibatorium que construit la DLEP est à l’arrêt, alors que notre commune souffre des problèmes sécuritaires qui ne s’aplaniront qu’avec l’affectation d’une brigade sûreté urbaine. Le projet de gaz de ville accordé en 2011 pour notre commune est à la traîne. Les populations nichées à plus de 1300 mètres d’altitude souffrent des frimas hivernaux, c’est la raison pour laquelle nous souhaitons que ce projet de gaz de ville soit réalisé le plus tôt possible.

 

Le mot de la fin ?

Je lance un appel aux citoyens pour qu’ils s’impliquent en nous aidant à mener à bien notre mission. La commune a besoin de tous ces enfants.

Interview réalisée par L. Beddar

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