Les touristes par charters est encore un mirage !

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La wilaya d’Alger réceptionnera, avant la fin de l’année en cours, de nouveaux projets touristiques d’une capacité de 2000 lits, a indiqué hier, sur les ondes de la radio nationale, le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Mohamed Benmeradi.

Cet apport qui semble considérable pour la capitale n’est pas pour autant suffisant pour promouvoir le tourisme. Même s’il semble déterminé à redonner à la wilaya d’Alger sa « vocation touristique », le premier responsable du département a, néanmoins, estimé que même si le secteur connaît une dynamique, non seulement au niveau de la capitale mais aussi à travers tout le territoire national, il n’en demeure pas moins que la capitale n’est pas prête de recevoir des charters de touristes en provenance d’Europe ou d’ailleurs.

L’Algérie classée à la 132ème place sur 140 pays en matière d’afflux touristique

Par ailleurs, malgré les nombreuses politiques de développement du tourisme, l’Algérie ne parvient pas à trouver grâce aux yeux des touristes dans le monde. Preuve en est, le classement du fameux Forum Economique Mondial (FEM), publié à l’occasion du Forum de Davos qui s’est déroulé en janvier 2013. Alors qu’en 2011, l’Algérie pointait à la 113ème position, sa place a été revue à la baisse en 2012. Elle est désormais classée à la 132ème place sur 140 pays. Elle est ainsi le pays qui a le plus chuté dans le classement entre 2011 et 2012, et parmi les pays arabes, celui qui attire le moins les touristes. Pour établir ce classement, le FEM s’est basé sur différents critères : les propositions et offres du tourisme, les infrastructures et l’environnement économique et enfin les ressources humaines et culturelles du pays. Le domaine faisant le plus défaut à l’Algérie est le développement de son tourisme. Ce à quoi, les services du ministère du Tourisme répondent en s’attelant depuis quelques mois à relancer plus de 80 projets touristiques qui étaient « en difficulté » les années précédentes, a indiqué Benmeradi, avant de souligner le montant de 70,5 milliards de dinars alloués par le gouvernement pour la mise à niveau de 65 infrastructures touristiques, y compris les stations thermales. 

Peut-il y avoir un tourisme sans compagnies low coast ?

En matière de tourisme historique, il a été décidé la mise à niveau du complexe touristique de Sidi Fredj. Concernant ce lieu mythique, Benmeradi a insisté sur l’importance de « préserver le cachet architectural de Sidi Fredj notamment son port qui représente un symbole pour les Algériens ». Aussi, signalons que les 34 projets touristiques en cours de réalisation au niveau de la wilaya d’Alger sont susceptibles de générer près de 6 000 nouveaux emplois dans le secteur, selon le directeur du tourisme et de l’artisanat de la wilaya d’Alger, Salah Bouakmoum. Au-delà des considérations d’ordre numérique, il y a la question de l’environnement qui est à prendre en considération par les décideurs dans les prochaines années.

Peut-il y avoir un tourisme sans compagnies low coast ? Assurément pas. 

Les décideurs n’ont donc d’autres choix que de se pencher sur la question, afin de  soulever, avec sérénité le problème des transports et de débattre de la place des low coast dans le développement de la destination Algérie. Selon une réglementation, toujours en vigueur, le touriste venant en Algérie est tenu de payer son titre de transport en devises et dans son pays d’embarquement. 

Autrement dit, il doit obligatoirement passer par un agent installé dans le pays émetteur. 

Du coup, 80% du forfait sont dépensés… hors de nos frontières. Aussi, l’on se demande quel est l’impact d’un tel tourisme sur les économies locales.    

                   

Ferhat Zafane 

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