Trois départements en grève

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L’université Akli Mohand Oulhadj de Bouira est secouée par un mouvement de grève.

Ce ne sont pas moins de trois départements, à savoir celui des sciences techniques, celui des sciences commerciales et une partie du département de droit, qui ont répondu, depuis hier, au mot d’ordre de grève générale, lancé par l’Union générale des étudiants libres (UGEL). Ce syndicat estudiantin revendique, entre autres, « l’amélioration des conditions de vie à l’intérieur des cités universitaires, la prise en charge et l’encadrement des étudiants de Master, la mise en place de moyens de transport pour toutes les localités de la wilaya… ». Saïd, un étudiant en troisième année ST et non moins leader de ce mouvement de protestation, dira à ce sujet: « Face à la politique de l’autruche pratiquée par l’administration, nous avons décidé d’appeler tous les départements à s’unir et à faire front commun contre le mutisme de l’administration ». Notre interlocuteur, qui tenait à bout de bras une banderole, où est écrit « On n’est pas des bestiaux, rendez-nous notre dignité ! », s’est insurgé contre les conditions estudiantines qualifiées de «lamentables ». « A la cité U, il faut faire la queue pour aller aux WC, faire la queue pour prendre une simple douche, quand l’eau chaude est disponible (…), mieux encore, au resto, on nous sert de la nourriture que même les chiens rechignent à ingurgiter. On nous considère comme des moins que rien », s’est-il emporté. Un autre étudiant a indiqué que ce mouvement de protestation résulte d’un «ras-le-bol » généralisé au milieu estudiantin. « Figurez-vous qu’on ne dispose même pas d’ouvrages. On est contraint de se rabattre sur les cybers afin de télécharger les livres en format PDF. C’est absurde ! », nous a-t-il fait savoir. D’autres étudiants se plaignent également des conditions dans lesquelles ils étudient. « Comment voulez-vous que nous assimilions nos cours dans de pareilles conditions ? Nous grelottons de froid à l’intérieur des classes !», ont-ils dénoncé. Autre problème soulevé par les étudiants, celui relatif à l’exiguïté des bibliothèques, notamment celle du département de droit. Il est vrai que cette dernière, malgré quelques réaménagements effectués ici et là ne peut contenir tous les étudiants que compte ce département. C’est impossible même de respirer. Bref, des conditions tout à fait inadaptées pour la recherche et la documentation. Interrogés sur la durée de cette grève, les initiateurs tablent sur une reprise «provisoire» à partir de dimanche prochain, tout en assurant que si aucune mesure « sérieuse » n’est prise, dans les tous prochains jours, ils pourraient opter pour un mouvement de grève illimité.

Ramdane B.

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