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Béjaïa : Colloque international au campus d’Aboudaou : Les traumatismes subis par la famille en débat

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Les familles algériennes connaissent plusieurs changements et vivent des événements traumatiques qui laissent des séquelles, particulièrement, au niveau social. C’est pour comprendre la situation dans laquelle se trouve la famille, que la faculté des sciences sociales de l’université Abderrahmane Mira de Béjaïa a organisé hier et avant-hier, au campus d’Aboudaou, un colloque international sous le thème «Familles, traumatismes et résilience». Une quarantaine de professeurs universitaires, venus des établissements du pays, de France et de Tunisie, ont développé plusieurs thèmes en relation avec la famille, devant un parterre d’enseignants et chercheurs en sciences sociales, praticiens et étudiants. Les communicants se sont penchés sur les traumatismes psychiques et les ressources sociales de la famille, face aux épreuves de la vie. C’est ainsi que des axes, sur les fonctions parentales, les changements intervenus au niveau des statuts, les rôles de ces dernières, l’adolescent et sa famille, ont été largement débattus. Alors que Kheira Maini, maître de conférences en psychologie à l’université d’Alger, a traité de la place et de la représentation des femmes dans les manuels scolaires, en insistant sur le fait que la gent féminine est fortement présente dans l’enseignement. Son collègue de l’université de Constantine, le professeur de psychologie clinique, Mohamed Nadjib Nini, a brossé le contexte sociologique de l’adolescent algérien. Il dira que celui-ci éprouve d’énormes difficultés à trouver des repères stables dans une société en perpétuelle mutation. En parlant de l’adolescent algérien et de sa famille, il dira que cette dernière qui constitue, en principe, la cellule de base de la société le lieu essentiel de l’épanouissement de l’enfant, de sa protection et de sa sécurité peut devenir un lieu de violence et dangers. Toutefois, pour le rôle parental, il précisera, se basant sur des études faites auprès d’un panel d’adolescents des deux sexes, que «la figure maternelle reste positive contrairement à celle entachée d’indécision du père». Les traumatismes collectifs, la recherche d’une résilience pour les familles des disparus, le soutien à la construction des liens fraternels, la violence familiale et la rupture de la filiation ainsi que la destruction des liens familiaux ont été des thèmes développés par Chérifa Bouatta, professeur à l’université de Béjaïa et présidente du comité scientifique de ce colloque, Messaouda Sadouni Ghediri, maître de conférences à l’université d’Alger, Régine Scelles, professeur à l’université de Rouen (France) et Mohamed Boudarene, psychiatre à Tizi-Ouzou. Plusieurs autres thèmes ont été développés, en plénière ou en ateliers, par les autres communicants. Approchée pour donner son avis sur cette rencontre, la présidente du comité d’organisation, le docteur Intissar Sahraoui, maître de conférences en psychologie clinique à l’université de Béjaïa, a tenu à faire part de sa satisfaction quant à la réussite de cette rencontre scientifique, notamment par la présence de la majorité des communicants invités. Elle ajoutera que l’objectif principal de ce colloque est la formation des enseignants et des étudiants par rapport à la cellule familiale et les transformations qu’elle subit, et surtout à la résilience, cette faculté à dépasser ces mutations afin de rebondir à nouveau. Durant ce colloque, on a pu aisément relever qu’effectivement, la famille, en tant qu’institution sociale, peut être, en même temps, un lieu de conflits et d’amour dans lequel ses membres sont à des places précises afin d’entretenir l’homéostasie du système. Ce dernier peut être touché par des traumatismes qui peuvent, faute de tuteur de résilience, le désorganiser et le vouer à l’effondrement. Il est donc nécessaire, comme le soulignera Youcef Hentabli, maître de conférences en sociologie à l’université de Blida, de sculpter de nouveaux concepts pour parvenir à comprendre la société algérienne.

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A. Gana

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