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Le mois du patrimoine célébré à travers le pays : Une mémoire atteinte de lèpre

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Nous célébronsle mois du patrimoine à travers tout le pays.

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Cette halte mensuelle est faite, d’une part, pour sensibiliser la population à respecter le legs des générations qui nous ont précédées, toutes époques confondues, et, d’autres parts, penser aux moyens et méthodes sensés permettre sa préservation qu’il s’agisse du patrimoine matériel ou immatériel. Et c’est là que le bat blesse. Il y a certes pour ce qui concerne le patrimoine matériel des efforts notables qui sont fournis par les autorités compétentes en la matière pour la sauvegarde des vestiges recensés, classés et qui font l’objet de restauration. En revanche, concernant le patrimoine immatériel, on arrive difficilement à sauver ce qui peut l’être de la disparition. Et les raisons de cette difficulté résident, en général, dans l’absence de traces écrites, d’enregistrement et/ou d’intérêt pour des pans entiers de notre mémoire patrimoniale dans sa diversité et sa pluralité incommensurable. Que l’on ne danse plus comme dansaient nos ancêtres, que l’on se rappelle plus comment ils chantaient ou célébraient leurs fêtes, ni de leurs rituels funéraires, agraires. Ce sont là des trésors auxquels nous assistons, à notre corps défendant, à leur disparition. Et pourtant il aurait suffi d’interroger, du temps de leur présence, nos prédécesseurs pour nous aider à conserver ce qui pouvait l’être de leur mémoire festive, musicale, artisanale, poétique, picturale, architecturale. Hélas, la volonté politique était, alors, insensible à la donne patrimoniale. Que reste-t-il des « rahaba » des Aurès, des « goual », des « boussadia », des rituels consacrés aux labours, aux moissons et autres, rien sinon un ersatz dénaturé et superficiel. S’était l’être entier et intégral d’une façon authentique d’exister qui a laissé place, de nos jours, au paraître, au faire semblant, au clinquant d’où toute authenticité a disparu. Même la manière de s’habiller de l’algérien a subi, de plein fouet, les coups de boutoir de la « modernité ». Le hidjab et le khimar ont remplacé le haïk et la « mlaya ». Le costume a pris la place du burnous et de la Bedîâ et l’élégance ne peut plus se décliner qu’en accoutrements occidentaux. Autres temps, autres mœurs. Et pourtant les leçons que nous donnent nos voisins de l’est, de l’ouest et du sud doivent nous inspirer des réflexions quant au respect de nos traditions vestimentaires, alimentaires, ce qui du restes ne sacrifie rien à la modernité.

Sadek A.H.

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