L’arlésienne

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Une énième annonce, à propos de la réhabilitation des remontées mécaniques de Tikjda, a été faite, mardi dernier, par le ministre des Sports, M. Mohamed Tahmi.

Ce dernier a, en effet, assuré que ce projet va « démarrer bientôt ». « Nous sommes conscients de l’attente des citoyens concernant ce projet. Cependant, nous avons pris la décision de le refaire entièrement et non seulement de le réhabiliter. De ce fait, il faut un peu de temps pour que les choses se mettent en place », a-t-il indiqué. Interrogé à propos de l’entreprise qui sera chargée de la mise en place de ce projet, M. Tahmi notera : « Cette tâche incombe à l’Entreprise de transport urbain et suburbain d’Alger (ETUSA), laquelle a une certaine expérience dans le domaine ». Dans le même sillage, l’on apprendra que le coût global de ce projet est de l’ordre de 78 milliards de centimes. Cette annonce a, à priori, de quoi réjouir les amoureux du tourisme de montagne ainsi que les spécialistes du tourisme qui attestent que ce projet va « booster » le secteur du tourisme à Bouira. Cependant, un léger retour en arrière refroidi les ardeurs des plus optimistes. D’ailleurs, comme le dit si bien le proverbe « chat échaudé craint l’eau froide ». Et pour cause, le projet des remontées mécanique est une sorte d’arlésienne. C’est l’histoire du loup blanc, tout le monde en parle mais personne ne l’a encore vu. Pour s’en faire une idée, un bref flash-back s’impose. En effet, en 2012, les autorités locales, à leur tête l’ex-wali de Bouira, M. Ali Bouguerra, ont annoncé en grandes pompes que « les travaux de réhabilitation des remontées mécaniques de la station climatique de Tikjda seront lancés en décembre prochain (décembre 2012, ndlr). Et que l’Etat a dégagé un montant consistant qui sera confié à des partenaires étrangers ». À cette époque, cette nouvelle avait engendré beaucoup d’espoir. Toutefois et quelques mois plus tard, tout le monde avait déchanté en voyant que ces annonces demeuraient au stade de simple vœu pieux. Une année plus tard, le même ministre, qui était en visite de travail au CNLST, fera une annonce similaire, en déclarant : « Ce projet va être lancé incessamment et nous veillerons à ce qu’il soit livré pour la fin de l’année prochaine (2014) ». Avant-hier, le ministre des Sports a, semble-t-il, revu ses ambitieux à la baisse, en précisant que ce projet devrait voir le jour à l’orée de 2016. C’est dire que ce n’est pas demain la veille que les éventuels touristes pourront (re) découvrir les joies des remontées mécaniques. A titre indicatif, les remontées mécaniques de Tikjda ont été construites en 1964 et sont à l’arrêt depuis une vingtaine d’années, en raison de la situation sécuritaire ayant prévalu à cette époque-là. Une fois réhabilitées, elles permettront de relier le Centre national des loisirs et des sports de Tikjda au chalet du Kef et la piste de ski. Ces moyens de transport par câble sont à même de donner une impulsion nouvelle à la station climatique de Tikjda, où des cabines et des télésièges sont prévus à cet effet. Une partie de ces remontées mécaniques n’a pas fonctionné depuis 1983 et une autre depuis 1993.

Ramdane B.

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