Ces maquignons occasionnels !

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A quelques jours de la fête de l’Aïd el-Adha, la fête du sacrifice, les marchés à bestiaux, même s’il n’en est prévu qu’un seul du côté de la zone industrielle, face au complexe de jute, poussent comme des champignons dans tous les quartiers, notamment dans ceux situés en périphérie de la ville.

Si dans ce marché autorisé et ouvert toute la journée tout est réglementé et contrôlé  indemne de toute maladie, dont la fièvre aphteuse, et où l’acheteur peut éventuellement faire examiner son mouton par un vétérinaire présent sur place, il n’en est pas de même dans les autres lieux de vente improvisés, garages ou coins de rue où il n’y a absolument aucun contrôle sanitaire des ovins. Un petit espace limité d’un côté par un mur, une balustrade ou un grillage et de l’autre par une haie de roseaux tressés peut servir de lieu de vente de moutons.

Au marché des fruits et légumes du Souk-El-Asseur, par exemple, du côté de la cité Soumari, se tiennent quotidiennement deux points de vente de moutons. Un garage avec un rideau métallique donnant sur une rue commerçante, s’avère idéal pour ce genre d’activité. Et durant la quinzaine qui précède la fête du sacrifice, beaucoup de jeunes chômeurs, des retraités, n’ayant que peu de connaissances en matière de moutons, mais attirés par l’appât du gain facile, se sont transformés en maquignons.

Il y a même des fonctionnaires qui ont pris des congés spéciaux pour se livrer à l’achat et à la vente de moutons. L’essentiel dans ce commerce, explique Chabane, retraité est d’avoir un petit capital au départ, une cinquantaine de millions au moins, et d’avoir le courage de foncer. Il suffit de se rendre dans une région où les moutons ne coûtent pas cher comme M’sila, Biskra ou Tébessa par exemple, d’acheter les moutons et de les revendre à Béjaïa avec un bénéfice allant de 5000 à 10 000 da par tête.

Un bon commerçant, doit toujours savoir  quel est le prix de revient d’un mouton. Il doit ajouter son bénéfice et fixer le prix de vente. Quant aux acheteurs, qui sont en général des citadins qui ne connaissent rien au monde du bétail, ils sont désemparés dès qu’on leur demande de faire une offre de prix pour un mouton. Alors, le maquignon « aide » un peu le citadin en lui disant que pour le mouton qu’il vient de choisir, un autre acheteur lui a offert 47000 da. Alors le citadin, croyant faire la bonne affaire offre 49 000 ou 50 000 da et prend son mouton qui n’aura coûté au maquignon qu’à peine 30 000 da. Mais il faut bien que la fête soit célébrée et que les enfants soient heureux.

B. Mouhoub

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