117 000 demandes en instance

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La wilaya de Tizi-Ouzou enregistre 117 000 demandes de logements. C’est ce qu’indique le rapport de la direction du logement de la wilaya présenté, mardi, lors de la session APW.

Le programme complet de la wilaya, qui compte 137 321 logements, tous types confondus, répondrait à la demande s’il n’accusait pas des retards dans sa réalisation. En effet, et selon les chiffres communiqués dans le rapport présenté par la direction du logement lors de la session de l’APW, seuls 75 281 logements sont achevés. Ce qui représente près de 54% seulement. Dans le même rapport, il est stipulé que 37 132 logements sont en cours de réalisation alors que 24 908 sont en voie de lancement. Le programme quinquennal 2010/2014 est concerné par 72 609 logements, aides à l’habitat rural comprises, avec un quota de 46 000 aides. Du côté de la direction, on se montre confiant quant à répondre à la demande. Une demande estimée actuellement à 117 000. Les responsables du secteur sont en effet optimistes, soulignant que, « une partie de ces demandes sera satisfaite par les futures livraisons attendues sur le programme actuel aux horizons 2015 et 2016 ». Une conviction qui n’est pas partagée par tout le monde. Sur le terrain, en effet, les projets butent sur plusieurs lacunes. Le secteur du logement ne jouit pas d’une bonne renommée dans la wilaya, notamment en termes de délais de réalisation. Nombreux sont les chantiers qui patinent durant de longues années. Des bâtiments non achevés ornent les localités et les bénéficiaires désespèrent de prendre possession de leurs logements.

Des retards dans la réalisation, pénalisants pour les bénéficiaires

Même si, en termes de programme de logement, la wilaya de Tizi-Ouzou a bénéficié d’un important lot, tous types confondus, les logements peinent à sortir de terre. C’est d’ailleurs ce qu’a relevé avant- hier, la commission de l’urbanisme et de l’habitat intervenue à l’occasion de la session ordinaire de l’APW. Ladite commission ira même plus loin, en parlant d’ « une situation anarchique » qui caractérise l’activité de la promotion immobilière qui consiste à construire des logements en vue de les vendre. On parle à Tizi-Ouzou de programme de logements datant d’il y a 15 ans, souligne-t-on. D’après le rapport de la commission, si ce ne sont pas les difficultés financières, ce sont les conflits entre promoteurs et acquéreurs qui en sont la cause. C’est le cas du logement social participatif (LSP), un des programmes ayant le plus déçu à Tizi-Ouzou. « Le gain facile et rapide » est, d’après le rapport de la commission, le but souvent recherché par la plupart des promoteurs.  Il suffit de sillonner les villes et les communes pour constater de visu les nombreux chantiers à l’arrêt et où « l’anarchie côté urbanisme et architecture a atteint son paroxysme ». Plusieurs logements présentent à leurs livraisons des malfaçons et beaucoup d’anomalies, ceci, souligne la commission à cause du « non respect des normes de réalisation (finitions extérieures, aménagement, aspect architectural… entre autre) ». Le programme de l’habitat rural est de loin celui qui a rencontré le plus de succès à Tizi-Ouzou. Mais là encore, il n’est pas évident pour les bénéficiaires d’arriver au terme de la construction, faute de moyens financiers.

L’habitat rural à la rescousse !

La commission relève que c’est, notamment, dû « à la cherté des matériaux de construction et de la main d’œuvre ». « Les constructions sont souvent réalisées dans un environnement très difficile, dans un relief accidenté. A cela viennent s’ajouter des dépenses excessives obligatoires telles que, l’établissement des plans, des permis de construction et des certificats de possession », ajoute la commission. Des contraintes qui, finalement, rendent l’aide de 70 millions de centimes bien dérisoire. Toutes ces lacunes ne peuvent être cachées derrière les chiffres et la consistance des programmes alloués à la wilaya. La commission a par ailleurs appelé à ne plus hésiter à résilier les contrats signés avec les entreprises défaillantes. Mais aussi à débloquer les situations contentieuses « en diligentant des enquêtes pour faire la lumières sur les dossiers contentieux des logements LSP et CNEP/APC ». Par ailleurs, la commission pour laquelle la formule de l’habitat rural est la mieux adaptée, appelle à l’inscription d’un nouveau programme pour la wilaya. Ceci, pour permettre aux programmes de logement d’avancer et d’être livrés dans leurs délais afin de résorber la demande. Les mesures d’allègements et de facilitations prises par l’Etat ont permis de lancer massivement des programmes alloués. C’est le cas du recours au gré à gré simple pour 12 200 logements publics locatifs (LPL). Mais aussi la mobilisation des assiettes foncières par recours à la procédure de distraction et d’exploitation. Une dérogation a aussi permis de construire en surélévation sur des constructions déjà existantes pour le programme de l’habitat rural, ainsi que le dernier allègement introduit par le nouveau dispositif portant la libération de l’aide en deux tranches de 60 et 40%. Une manière de tenter de rattraper le retard dans le domaine du logement.

T. Ch.

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