Le chahid Rabah Bouaziz revisité

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Le musée du Moudjahid de la ville de Tizi-Ouzou a abrité hier, une journée commémorative en hommage au moudjahid Rabah Bouaziz, né le 13 avril 1928 à Tizi Rached et décédé le 11 novembre 2009. Une occasion pour la veuve du Chahid de mettre en avant le rôle qu’a joué ce dernier dans la création d’une section pour les femmes au niveau de l’organisation spéciale de la fédération de France du FLN dont il a été le chef. L’événement a été initié par l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM) de Tizi-Ouzou et l’association historique et culturelle « Tagrawla 54/62 ». Pendant cette journée à laquelle ont pris part des moudjahidines, des enfants de chouhada et représentants de la famille révolutionnaire, entre autres, Mme Bouaziz, elle aussi moudjahida, a expliqué lors de son intervention, l’intérêt que son défunt mari portait à l’émancipation de la femme, notamment suite au grand rôle que cette dernière a joué dans la guerre de libération. C’est pour cette raison, d’ailleurs, affirme l’intervenante, «que Rabah a milité auprès du comité fédéral pour la création d’une section pour les femmes au sein de l’organisation ». Une fois l’idée réalisée, poursuivra-t-elle, « on m’a chargé d’en être responsable et on a réussi de cette manière à créer une certaine liaison entre les femmes ». Invitée à parler de l’homme qu’était Si Saïd dans sa vie de famille, la veuve se contenta de dire : « La clandestinité dans laquelle il vivait était valable pour moi aussi ». Elle rappelle également dans le même sillage comment l’émigration c’est imposée sur certain « par nécessité ». Mais ce sacrifice a permis, expliquera Mme Bouaziz, « de tisser des liens avec la population française. Car à cette époque-là il fallait parvenir à convaincre les français que nous n’étions pas là pour les massacrer mais pour libérer notre pays. Et Rabah a beaucoup œuvré pour gagner la sympathie des français. D’ailleurs, je tiens à rendre hommage aux réseaux de savants, d’artistes, de scientifiques et de simples citoyens français qui nous ont  soutenus, transportés, hébergés et protégés ». Par ailleurs et avant elle, nombreux étaient ceux qui ont connu le Chahid Rabah Bouaziz, dit Saïd pendant son parcours de combattant, qui ont été invités à parler du rôle qu’a joué ce moudjahid dans l’organisation spéciale de la fédération de France du FLN et du Conseil national de la révolution algérienne (CNRA), notamment en terme de soutient financier, et ce, en veillant sur le financement des structures locales, comme l’explique le moudjahid Addaw Ramdane : « Sa création de la coopérative collective à Tizi Rached et d’un dispensaire, lui voudra aussi les hommages de tous les intervenants qui ont souligné l’apport de cette opération dans la création de postes d’emploi pour la population locale. Après l’indépendance, Rabah a été membre du Conseil national de la révolution Algérienne (CNRA), wali d’Alger en 1963 et par la suite il a occupé d’importants postes de responsabilité ».

T. Ch.

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