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Béjaïa : Le quatrième Salon national du bois s’est ouvert jeudi dernier : 27 artisans au rendez-vous

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Jeudi dernier, s’est ouverte à la Maison de l’Artisanat de la ville de Béjaïa la quatrième édition du Salon national du bois. L’événement durera une semaine. Vingt-sept artisans, sur les cinquante prévus, participent au salon. Ils viennent des wilayas de Skikda, Alger, Bordj-Bou Arreridj, Ouargla, Ain Defla, Constantine et Bouira entre autres, en plus des artisans locaux, venus de différentes régions de la wilaya de Béjaïa. A cette occasion, deux concours sont organisés. Leurs objectifs, selon Madame Haroun, responsable de la communication à la Chambre de l’Artisanat, «est de décerner le Prix National du meilleur produit, et d’élire les trois meilleurs produits du Salon. Mais de façon plus générale, les objectif de l’organisation de ce salon est de favoriser l’échange des connaissances et du savoir-faire entre les artisans, et de créer un climat de coopération et d’entraide, permettant aux exposants de s’enrichir mutuellement par leurs expériences respectives. Ainsi, c’est une occasion pour chacun d’eux de mettre en valeur son travail et de contribuer à la promotion de l’artisanat local. Le travail du bois sera ainsi mieux connu et mieux valorisé. C’est également une opportunité pour chaque exposant de commercialiser ses produits et d’en faire profiter les visiteurs». Malgré l’absence du wali, qui avait été annoncé pour l’inauguration du Salon, l’ouverture officielle s’est déroulée dans une atmosphère bon-enfant. Une délégation conduite par le Directeur de la Chambre Nationale de l’Artisanat, venu spécialement d’Alger, a sillonné les stands pour apprécier les produits et encourager les artisans. Une commission a ensuite été constituée pour nommer les membres du jury qui devra désigner les lauréats des deux concours. En marge de l’exposition proprement dite, plusieurs activités ont été prévues durant la semaine. Il est question de faire profiter les exposants venus d’autres wilayas de la beauté de la région qui les accueille. Une excursion dans les principaux sites historiques et touristiques de la région est ainsi prévue, en plus des ateliers vivants sur les techniques de la sculpture du bois et sur son façonnage. Deux conférences sont également prévues sur «Le rôle de l’artisanat dans le développement», et sur «Les défis et perspectives du métier du bois». Lors de la visite des stands par la délégation conduite par M. Sahi, directeur général de la Chambre Nationale de l’Artisanat, les artisans ont été invités à protéger leur travail et leur art. Car la concurrence déloyale est féroce. Citant le cas du Tapis de Ghardaïa qui a été copié puis reproduit de manière frauduleuse, aboutissant à l’étouffement du produit et du métier, l’accent est mis sur le phénomène du bois indonésien, qui est en train d’envahir le monde. «Il suffirait pour les fraudeurs de copier les modèles et de les reproduire à une échelle industrielle, pour étouffer toute sorte d’activité artisanale». Le produit serait alors proposé sur le marché à des prix que nos artisans ne pourraient pas soutenir, aboutissant à la mort de leur gagne-pain. L’ouverture officielle du Salon fut donc déclarée par M. Sahi, lors d’une cérémonie. Mais il est à regretter la formalisation de type «années soixante-dix» des discours, trop nombreux, prononcé par les divers responsables de l’événement. Dans un arabe tout droit sorti des archives, les discoureurs ont plus rendu hommage aux organisateurs qu’aux artisans eux-mêmes. La langue de bois –sans jeu de mots- n’avait pas sa place au milieu des sculpteurs et des menuisiers. Il est grandement temps de débureaucratiser ce genre d’événements. Les organisateurs devraient s’effacer un peu plus au profit des véritables acteurs des événements, qui sont les artisans eux-mêmes. Rendre hommage aux ministres et ministre délégués, au wali et présidents des chambres, et autres fonctionnaires qui n’ont fait que leur travail, devrait être relégué au seul discours officiel de l’Etat. Par ailleurs, et pour des raisons qui nous échappent, la moitié des invités prévus étaient absents. Etait-ce dû à un problème de communication, de prise en charge ou de choix de date ? Ce ne sont pas les artisans qui manquent dans le pays. Comment expliquer qu’il n’y ait eu que onze wilayas sur quarante-huit, soit moins de vingt-cinq pour cent, qui ont envoyé des représentants ? Il conviendrait, dans un Salon dit «National», que l’ensemble des wilayas soient représentées, avec leurs richesses et leur diversité. Tizi-Ouzou, à notre grand regret n’a pas été représentée, ni Sétif, ni Annaba, ni Oran… Alger est sous-représentée. Ghardaïa et Tamanrasset étaient également absentes. Pourtant, l’activité artisanale y est très abondante. Espérons que la prochaine édition de ce Salon verra la présence de tous.

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N. Si Yani

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