Bon nombre de secteurs à la traîne

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Le wali de Bouira, M. Nacer Maaskri, s’est dit « satisfait » du contact permanent établi entre les administrations locales et centrales, à la fin de son entrevue, jeudi dernier, avec le Secrétaire général du ministère de l’Intérieur et des collectivités locales, Ahmed Adli. Ainsi, lors de cette séance de travail, rapporte l’agence de presse officielle (APS), des dossiers qualifiés d’importants ont été abordés, tels que l’habitat, l’hydraulique et les Travaux publics. « Le ministère nous aide à accomplir nos missions grâce à sa capacité d’intervenir à long terme et de transmettre nos préoccupations au gouvernement, car étant le meilleur médiateur entre la wilaya et l’exécutif, ce qui permet de prendre en charge les préoccupations des citoyens et d’être à leur écoute », a déclaré M. Maaskri. Avant d’ajouter que cette rencontre avec le SG du ministère de l’intérieur a été « l’occasion de relever les points positifs et négatifs » dans l’optique de prendre en charge les préoccupations des citoyens et remédier aux carences. Mais au-delà de ce satisfecit qui concerne, rappelons-le, le contact entre l’administration centrale et locale, l’on est en droit de s’interroger sur d’autres paramètres de « fond » qui intéressent, au plus haut point, les citoyens de la wilaya de Bouira. Autrement dit, quelle est la situation « réelle » des secteurs précédemment cités? Certes, l’étroite collaboration entre le pouvoir central (gouvernement) et l’exécutif local (wilaya) est un élément non négligeable afin de jauger et juger de la situation qui prévaut à l’échelle d’une wilaya, en l’occurrence Bouira. Toutefois, le pouvoir central ne peut tout gérer à lui seul, et les milliards de dinars qu’il injecte dans tel ou tel secteur s’avèrent au final vains, surtout quand les responsables locaux font montre d’une gabegie et d’une gestion des plus hasardeuse. L’actuel premier magistrat de Bouira fait preuve d’une certaine « passivité », faut-t-il l’admettre, devant les carences et elles sont multiples, qui subsistent encore dans les différents secteurs. À chaque visite sur le terrain, aussi bien dans le secteur de l’habitat que celui des Travaux publics ou encore l’hydraulique, un seul mot est à retenir et qui revient de manière récurrente : le retard. Certains ironisent sur ce fait en disant que Bouira est une wilaya irrémédiablement en retard. Des exemples? Et bien, pour ce qui est du secteur des Travaux publics, l’ensemble des projets lancés enregistrent un retard certain en matière de réalisation. Aussi bien le tronçon autoroutier entre Bouira et Sour El Ghozlane que le dédoublement de la RN33 entre Bouira et Haizer ou bien le projet de l’évitement de la ville Bouira par la sortie ouest. M. Maaskri constate, à chaque fois, ces piétinements qui s’éternisent et, à chaque fois, il « se contente » d’un avertissement verbal à l’égard des responsables des projets en latence, ou encore du directeur de l’exécutif concerné. Point de sanctions, du moins publiques. Idem pour le secteur de l’hydraulique. Le raccordement au réseau d’AEP de plusieurs localités de la wilaya se fait toujours attendre. À chaque inspection, c’est toujours le même refrain. Tel projet n’avance pas, telle entreprise est défaillante ou telle terrain fait l’objet d’opposition. Mais au bout du compte, la finalité est la même : les robinets sont toujours à sec. Et là encore, le premier responsable de la wilaya fait preuve d’une  » mollesse » déconcertante vis-à-vis des responsables de ces retards. Toujours dans le chapitre des retards, le secteur de l’habitat figure en pôle position. La wilaya n’arrive toujours pas à rattraper son retard en la matière. Certes, il y a du mieux mais beaucoup reste à faire. Pour preuve, sur les 77.000 logements, tous types confondus, lancés en 2005, plus de 33.000, soit près de la moitié ne sont pas encore achevés à ce jour. Là encore, le wali de Bouira ne  » prends pas les terreau par les cornes », en infligeant des sanctions adéquates aux responsables de ces retards (entreprises et maîtres d’ouvrage). M. Maaskri écoute, menace, mais ne sévit point. Ce constat, qui s’assimile beaucoup plus à un manque d’autorité est dressé par le plus proche entourage du wali. : « Maaskri est un homme sage, il n’aime pas faire de bruit. Cependant, avec certains responsables, il faut de la poigne, du caractère. Chose que Maaskri n’a peut-être pas », nous a confié un de ses plus proches collaborateurs. Sans pour autant suivre les traces de son prédécesseur qui faisait du style  » tapageur » à la limite du populisme sa marque de fabrique, le wali de Bouira devrait et ce de l’avis de bon nombre de son entourage, être un peu plus « mordant » à l’égard de ceux qui mettent en péril le développement de la wilaya, car, avant tout, il est « les yeux et les oreilles » du pouvoir central à l’échelle de sa circonscription.

Ramdane Bourahla

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