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Tizi-Ouzou : Sit-in des enseignants et des étudiants de Tamazight hier devant la DE : «25 ans de marginalisation, barakat»

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Comme prévu, les enseignants de Tamazight ont observé, hier, un rassemblement de protestation devant le siège de la direction de l’éducation de Tizi-Ouzou.

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Une action soutenue par les étudiants du département de Tamazight de l’université Mouloud Mammeri et qui intervient afin de dénoncer l’état « chaotique » de cette matière dans l’enseignement. En effet, c’était à partir de dix heures du matin que les enseignants ont commencé à se rassembler devant l’entrée du siège de la direction de l’éducation de Tizi-Ouzou. Une action à laquelle ont appelé les enseignants de Tamazight affiliés au syndicat du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (Cnapest). Elle avait pour but d’interpeller les responsables du secteur au niveau local, mais aussi national, sur l’état actuel de Tamazight dans les écoles. Un état «des plus chaotique que celui de l’enseignement de Tamazight dans les établissements scolaires puisqu’il est en perpétuelle décadence», comme souligné par un professeur du lycée rencontré sur place. Dès 10h30, le rassemblement prenait de plus en plus forme à mesure que les adhérents arrivaient sur place. Mais pour les initiateurs, ce n’était pas encore l’heure de prendre la parole, car il fallait attendre les étudiants du département de Tamazight de l’université Mouloud Mammeri. Ces dernier, en soutient au mouvement, ont décidé de se joindre à l’action. D’ailleurs, ces derniers  ont organisé une marche ayant regroupé des dizaines d’étudiants en langue amazigh, qui s’est ébranlée de l’université Hasnaoua jusqu’au siège de l’académie. Des étudiants brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : «25 ans de marginalisation, barakat», «SOS Tamazight en danger», «Tamazight obligatoire» ou encore «où va Tamazight ?» Arrivés sur les lieux, les initiateurs du mouvement de grève et sit-in ont pris la parole pour rappeler les raisons de cette action tout en présentant la plate-forme de revendications à travers laquelle 14 points ont été mis en exergue. C’est le cas, notamment, de «l’arrêt immédiat de la délivrance des dispenses de l’examen de langue Amazigh au baccalauréat». Un point primordial pour les enseignants mais aussi pour les étudiants qui voient dans son application la fin d’«une injustice» dont souffre l’enseignement de Tamazight. Pour le représentant du collectif des étudiants, «il n’y a que le sport qui est une matière facultative, et là encore, ce n’est que les élèves malades qui peuvent bénéficier d’une dispense». Les étudiants en profitent, d’ailleurs, de cette occasion pour interpeller la ministre de l’Education sur cette « injustice». À travers cette action, «la généralisation de l’enseignement de la langue à travers les trois cycles d’enseignement» en plus de «la révision des emplois du temps» ont été revendiquées. Les protestataires déplorent aussi le fait que la langue se retrouve souvent lésée et exigent, par la même, de «cesser d’utiliser les cours de Tamazight comme un bouche trou de la part de certains responsables» et «le respect du nombre d’heures consacrées pour cette langue et qui sont de 3 heures par semaine». Tamazight est reléguée au second plan, c’est pour eux une réalité donnant pour preuve le fait qu’elle soit enseignée hors des heures réglementaires. Ils citent, d’ailleurs, à cet effet, des programmations entre 12h30 à 13h30 ou encore 16h30 à 17h30. La révision à la hausse du coefficient de Tamazight dans les filières lettres, philosophie et langue, la révision du livre dont le contenu «ne correspond pas au programme officiel», «la prise en charge du cadre pédagogique de la langue dans l’enseignement», sont tout autant de points soulevés dans la plate-forme de revendication des grévistes. Il est à noter que d’après des professeurs rencontrés sur les lieux, des établissements scolaires ont même été paralysés, hier, pour les soutenir. Des professeurs ont même appelé à un bilan du travail accompli jusqu’à présent dans les établissements scolaires. Chose qui n’a jamais été faite depuis l’instauration de l’enseignement de Tamazight dans la nomenclature du secteur de l’éducation il y a 25 ans. C’est le cas, nous dit-on, du lycée Amar Khouja d’Illoula Oumalou, du technicum et du lycée Sahoui Aldjia d’Azazga. De son côté le personnel du  lycée de Yakouren a observé une heure d’arrêt de travail, pour les mêmes motifs, nous apprend-on. Des actions qui signent le début d’un nouveau combat, celui de reconsidérer et revaloriser la place de Tamazight dans les établissements scolaires et dans le secteur de l’éducation nationale.

Tassadit Ch

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