Le visage inédit de l’APN

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Il y avait autant de “ranronnades” dans ce qui était censé être un argumentaire dans la formulation des amendements proposés par le Parti des travailleurs que dans les avis de la commission au moment du vote. Que ce soit pour l’adoption de la loi fixant les fêtes nationales ou celle sur les hydrocarbures, l’Assemblée nationale, orpheline du direct de l’ENTV, nous a livré hier un visage inédit. Celle d’une majorité un tantinet arrogante, en tout cas trop sûre d’elle pour se fatiguer par des explications fastidieuses et une “opposition” dramatiquement réduite au carré de Louiza Hanoune qui a été jusqu’au bout de la logique de celui qui n’a plus rien à perdre.Le premier texte qui, selon les motivations politiques qui l’ont inspiré, est exclusivement destiné à élargir la réconciliation nationale a donc dans ses effets pratiques définitivement mis fin à une aberration ayant permis de faire d’un coup d’Etat dans les règles une fête nationale. Cela n’a pas empêché pour autant le Parti des travailleurs de proposer pas moins de quatre amendements, dont celui d’une sacrée dose de cynisme qui vise à faire du 24 février une fête nationale, au moment même où se discutait la loi sur les hydrocarbures où il est surtout question d’ouverture du capital, de concessions et de partenariat. La réponse a été bien sûr trop facile, mais efficace : les amendements ne cadraient pas avec l’esprit et les objectifs de la loi et le vote se chargera du reste. La loi sur les hydrocarbures dont tout a été dit bien avant qu’elle ne parvienne à l’APN a été adoptée de la même façon qu’elle a été vouée aux gémonies alors qu’elle n’était encore qu’une idée dans l’air. Ni “les virgules” du FLN trop insignifiantes pour constituer un baroud d’honneur ni les quatre-vingt amendements du PT trop irréalistes pour trouver une oreille attentive, n’y changeront quelque chose. Qu’on crie à la privatisation de Sonatrach ou qu’on finisse “enfin” par en percevoir les bienfaits, cela procède de la même logique politicienne. Seul Chakib Khellil connaissait son sujet et apparemment c’était suffisant. Pour que “la majorité” vote sans état d’âme ou pour que Mme Hanoune crie dans les couloirs de l’hémicycle à l’anticonstitutionnalité de cette loi.

Slimane Laouari

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