Un séminaire de présentation des résultats de l’étude d’analyse des économies de micro-entreprises et PME en Algérie s’est tenu, hier, à la Maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, à l’initiative du bureau de l’Organisation internationale du travail pour les pays du Maghreb et de l’Agence nationale pour le soutien à l’emploi des jeunes (ANSEJ). Ce projet s’inscrit dans une stratégie d’appui au développement local des wilayas de Tipaza, Tizi-Ouzou et Sétif.
Il vise à renforcer la capacité opérationnelle des acteurs locaux, ainsi que l’efficacité des dispositifs de promotion de l’entreprenariat et la création d’emploi. L’enquête a exploré d’une part les exploitants de PME ayant bénéficié des soutiens institutionnels de l’ANSEJ, la CNAC et l’ANGEM et d’autre part les porteurs de projets de PME qui sont en cours de processus entrepreneurial et sollicitant les appuis institutionnels. En définitive, les enquêtes ont concerné près de six cents entreprises et cent cinquante promoteurs de projets dans les trois wilayas considérées. L’objectif de cette démarche prospective de la wilaya de Tizi-Ouzou permettra, selon la présentation de Mme Hassiba Sayah, l’identification des filières porteuses offrant des opportunités d’implantation, d’exploitation et d’expansion pour les micro- et petites entreprises. Selon elle, la sélection des secteurs économiques porteurs sur un territoire donné et pouvant inspirer les scénarios de développement, est réalisée «en nous référant à plusieurs indicateurs», dira la communicante. «Pour avancer un avis prédictif et/ou prospectif des possibilités de développement d’une filière et des opportunités entrepreneuriales pour les PME, la démarche entreprise s’est appuyée sur diverses investigations relatives aux leviers de la dynamique entrepreneuriale auprès des acteurs mais également à l’imagination et la créativité de ces opérateurs pour la construction d’un devenir souhaitable pour le territoire», ajoutera-t-elle. En effet, pas moins de 200 entrepreneurs dans la wilaya de Tizi-Ouzou ont été cités en exemples quant à leurs prédictions en matière de développement des filières. « Leurs points de vue traduisent les besoins réels et les préoccupations liées à leurs entreprises et aux filières dans lesquelles ils opèrent. Les avis et pronostics des cadres et responsables institutionnels ont été sollicités à travers des réunions d’échange et un canevas qui leur a permis de s’exprimer après réflexion», précisera la communicante. Cette étude révèle que les filières porteuses dans la wilaya de Tizi-Ouzou sont l’agriculture, les BTPH et les métiers du bâtiment, l’industrie chimique, les services aux personnes, l’industrie agroalimentaire, l’élevage, le tourisme, les services aux entreprises, l’artisanat d’art, la pêche, la fonction libérale et la filière artisanat de métier. Les filières appartenant aux secteurs de l’agriculture et du BTPH «ont eu le plus de réponses, soit respectivement 22% et 21% du total des répondants », précisera Mme Sayah. Ceci sans oublier l’importance accordée à l’industrie chimique, aux services aux personnes, à l’industrie d’une manière générale et plus particulièrement l’industrie Agroalimentaire. Les conditions de développement de ces activités, selon cette étude, sont entre autres : les facilitations administratives et l’appui de l’Etat, la qualification de la main-d’œuvre, une bonne étude du marché la disponibilité du foncier et des ressources en eau et en énergie, la facilitation et la rapidité dans les procédures de financement, la sécurité la formation, le développement de la ressource humaine par la formation adéquate, l’insertion des nouveaux diplômés par des stages au niveau des entreprises, la création de nouveaux modèles de bijoux kabyles, la mise à jour automatique de la nomenclature du registre du commerce, la mise en réseau des entreprises, moins de bureaucratie, l’ouverture du marché l’encouragement des diplômés, le contrôle et suivi et la promotion de l’artisanat… La dynamique économique et le niveau entrepreneurial d’un territoire résultent « d’une volonté et d’un processus collaboratif concerté continu, développé et mis en œuvre par ses acteurs et opérateurs au sein d’une plateforme de veille, de conception et d’action », conclura Mme Sayah.
Karima Talis