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Iferhounène Neige, coupures de route et d’électricité, perturbation de la connexion Internet… : La population désemparée

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Si la neige a des bienfaits, notamment la régénération des sources d’eau, le remplissage des barrages et l’irrigation des terres, en revanche, quand celle-ci s’installe dans la durée, elle devient stressante et incommodante. Et quels que soient les moyens mobilisés, le quotidien de la population n’en finit pas d’être perturbé avec ce mauvais temps qui semble s’éterniser depuis déjà presque deux mois.

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Les habitants des villages d’Iferhounène sont cloitrés chez eux, notamment les jeunes qui pâtissent, en plus, de coupures de la connexion à Internet, du réseau téléphonique et de l’électricité se trouvant ainsi privés du moindre programme télévisuel. Des coupures récurrentes, durant parfois plus de 48 heures. Le manque de loisirs, combiné aux routes bloquées par la neige, oblige les jeunes villageois à se rendre, par groupes, à pieds, au chef-lieu de daïra d’Iferhounène, à la recherche d’un quelconque lieu de loisir pour passer le temps, ceci quand l’électricité n’y est pas non plus coupée. Par ailleurs, les parents d’élèves s’inquiètent pour la scolarité de leurs enfants qui sont restés plus de trois semaines sans cours. A peine les écoles rouvrent-elles leurs portes, à chaque trêve des intempéries, que celles-ci reprennent de plus belle. La neige n’a même pas encore fondu qu’une nouvelle couche vient rendre les accès impraticables. A tout cela s’ajoute le spectre des grèves des enseignants, comme celle du CNAPEST qui se profile à l’horizon. Autre catégorie de citoyens pénalisés par cet épisode neigeux qui perdure, ce sont les éleveurs d’animaux, tous cheptels confondus, dont les réserves en aliments sont presque arrivées à épuisement, particulièrement le foin et autres fourrages, alors que le transport des marchandises venant de l’Est vers Iferhounène est complètement perturbé à cause des routes fermées par la neige, notamment, la RN15 menant vers la wilaya de Bouira et le CW 253 menant vers la wilaya de Béjaïa. A tout ceci vient s’ajouter, parfois, le manque de mazout et de gaz butane. Quant aux glissements de terrains, il ne passe pas un jour sans qu’on en signale ici ou là-bas. La plupart, heureusement, furent sans gravité si ce n’est que 05 familles  ont été évacuées, 03 dans la commune d’Illiltène et 02 à Abi Youcef. Les anciens ont toujours en mémoire les inondations d’avril 1974, quand des pluies diluviennes se sont abattues dans la région, faisant plus d’une dizaine de morts et un grand nombre de sans-abris. « Ce printemps-là Iferhounène fut complètement isolée du monde extérieur. C’était par hélicoptères qu’on nous ravitaillait en produits alimentaires de première nécessité », nous racontera un sexagénaire, dans une discussion à bâtons rompus dans une quincaillerie. Un autre citoyen plus âgé se souvint encore : « Cette année-là c’est tout le monde qui a eu peur. Nous pensions que c’était la fin du monde. Nous nous réunissions à « Tadjmaât » et guettions, avec appréhension le grondement des cours d’eau la chute de la poindre pierre dans le village ». Il ajoutera : « Ces jours-ci, le sol est gorgé d’eau et le pire est à craindre avec le retour du soleil. Car c’est là où les éboulements se produisent ». Tout le monde conclura en priant avec ferveur pour un temps plus clément.

Madjid Aberdache 

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